La saison des fourmis
La pluie battante qui a refroidi ce début de semaine n’a pas été le seul vrai marqueur d’un passage de la belle à la mauvaise saison. Hier, le Premier ministre a signifié, sans surprise et avec calme dans le brouhaha, que l’époque n’est plus celle des cigales d’un été olympique, mais bien le début du mandat des fourmis et d’une rentrée budgétaire soucieuse, grave face au défi colossal d’une dette endémique. Le régime Barnier aura au moins le mérite de ne pas épargner les plus riches, ciblés par des taxes exceptionnelles. Il se chargera, surtout, de brûler les graisses d’un fonctionnement de l’État en inadéquation avec ses recettes. Il n’a, comme pressenti, pas déplu à l’extrême droite et révulsé une gauche assourdissante dans l’Hémicycle. Car non, la fourmi de Matignon n’a pas, malgré ses références à Rocard ou Mendès France, sa revalorisation minimale du Smic et sa promesse d’adoucir la réforme des retraites, réussi à éviter l’ire du NFP qui s’apprête à demander la censure de son gouvernement. Le plus dur sera donc de transformer la fable en actes. Car pour cela, il faudra a minima passer l’hiver…
l’éditorial
Charles Vigier