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Октябрь
2024

Combats dans le sud du Liban après le début d'une offensive au sol israélienne

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Après le coup dévastateur porté au groupe armé chiite avec la mort de son chef Hassan Nasrallah, tué vendredi dans une frappe israélienne près de Beyrouth, les dirigeants israéliens avaient averti que la guerre n'était pas finie contre le Hezbollah.

L'armée israélienne a annoncé avoir lancé lundi soir des opérations au sol "limitées, localisées et ciblées", appuyées par l'aviation et l'artillerie, contre des "cibles et des infrastructures terroristes" du Hezbollah.

"Ces cibles sont situées dans des villages près de la frontière et constituent une menace immédiate pour les communautés israéliennes du nord d'Israël", a-t-elle assuré.

Des frappes aériennes ont visé parallèlement la banlieue sud de Beyrouth, un bastion du Hezbollah, les environs de Damas en Syrie ainsi que la bande de Gaza, où Israël mène depuis le 7 octobre 2023 une offensive en représailles à l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas.
Eviter le sud
L'armée israélienne a fait état mardi de "violents combats" dans le sud du Liban et enjoint aux Libanais de ne pas se rendre dans le sud du pays "à bord de véhicules" pour leur "propre sécurité".

L'armée a indiqué mardi que des soldats de la 98ème division, engagés jusque là dans la bande de Gaza, étaient engagés dans les opérations dans le sud du Liban.

L'armée israélienne a également annoncé avoir mené lundi "des frappes de précision sur plusieurs sites de fabrication d'armes et d'autres infrastructures du Hezbollah" dans la banlieue sud de Beyrouth.

Selon un responsable libanais de la sécurité, Israël a lancé au moins six frappes sur le sud de Beyrouth au cours de la nuit, après que l'armée israélienne a ordonné aux habitants d'évacuer les lieux.

Un responsable d'un camp palestinien à Saïda, dans le sud du Liban, a déclaré à l'AFP qu'une frappe israélienne y avait visé Mounir Maqdah, qu'Israël accuse de diriger la branche libanaise de l'aile armée du mouvement palestinien Fatah. Il n'a pas précisé si Mounir Maqdah avait été touché.

Selon des médias d'Etat syriens, des frappes israéliennes ont par ailleurs visé la région de Damas dans la nuit, tuant trois civils.
Aide d'urgence
Au Liban, plus de mille personnes ont été tuées, selon le ministère de la Santé, depuis les explosions des appareils de transmission du Hezbollah, les 16 et 17 septembre, attribuées à Israël, et le début des bombardements massifs qui ont visé les bastions du Hezbollah à partir du 23 septembre.

Le Liban fait face à "l'une des phases plus dangereuses de son histoire", a lancé mardi son Premier ministre, Najib Mikati. Il a appelé les Nations unies à fournir une aide d'urgence pour les déplacés, dont le nombre atteint selon lui un million après les bombardements des derniers jours.

L'ONU a lancé un appel de fonds de plus de 400 millions de dollars pour aider les déplacés.
"Démanteler les infrastructures" du Hezbollah
Le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, a dit mardi être d'accord avec Israël sur la "nécessité de démanteler les infrastructures d'attaque" du Hezbollah afin de garantir qu'il "ne puisse pas mener des attaques du type de celles du 7 octobre contre les communautés du nord d'Israël".

Il a cependant plaidé pour une "résolution diplomatique" pour assurer la sécurité des civils "des deux côtés de la frontière".

Les appels à la désescalade s'étaient multipliés lundi face au risque d'une extension de la guerre, alors qu'Israël a promis de combattre ses "ennemis" et de les "éliminer" partout où ils se trouvent.

Il n'y a "pas d'endroit au Moyen-Orient qu'Israël ne puisse atteindre", a averti le Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Le site américain Axios a cependant indiqué que, selon des responsables israéliens s'exprimant sous couvert de l'anonymat, l'opération au sol n'avait "pas pour but d'occuper le sud du Liban", d'où Israël s'était retiré en 2000 après 22 ans d'occupation.

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a exprimé son opposition à toute "invasion terrestre" israélienne du Liban tandis que le président Joe Biden a laissé entendre lundi qu'il était opposé à des opérations au sol, appelant à un cessez-le-feu.

L'Iran a affirmé qu'il ne "déploierait" pas de combattants au Liban et à Gaza pour affronter Israël. Mais le secrétaire à la Défense a de nouveau mis en garde Téhéran, dans la nuit, contre une éventuelle "attaque militaire directe visant Israël".

L'offensive israélienne se poursuit pendant ce temps dans la bande de Gaza, même si les frappes ont baissé en intensité ces derniers jours.

Mardi, des bombardements ont tué 12 personnes dans le camp de réfugiés de Nousseirat, dans le centre du territoire palestinien. Sept autres personnes ont péri lors de frappes sur une école abritant des déplacés près de la ville de Gaza, dans le nord.