De ses premières éditions au plan d'eau de Cournon à la Grande Halle d'Auvergne, retour sur 33 ans de Sommet de l'élevage
Tout a démarré en octobre 1992, pour le Sommet de l’élevage, avec 3.000 m² de stands commercialisés, au plan d’eau de Cournon. Trente ans plus tard, les chiffres donnent le tournis : 97.000 m² de stands commercialisés pour 2024, 220.000 m² de surface brute d’exposition, 1.650 exposants, dont 300 internationaux de 32 pays...
“C’est presque trente-trois fois plus en trente-trois éditions ! Dans un contexte difficile, le Sommet fait mieux que résister, il est vécu et choisi par les exposants comme un événement essentiel pour le développement de leur activité."
Le petit rendez-vous auvergnat est devenu grand. Très grand même ! Il est désormais le premier salon européen d’élevage et le premier salon mondial de l’élevage durable. Au niveau européen, c’est lui qui accueille le plus grand nombre d’exposants et d’animaux, avec encore 2.000 bêtes attendues, 70 races en concours, en présentation ou en démonstration de matériels, cinq ventes aux enchères et 130 conférences et colloques. Il est également passé devant l’événement allemand EuroTier, grâce à un nombre d’exposants supérieur.
131,9 millions d’euros de retombées économiquesEn termes de retombées économiques aussi, le rendez-vous puydômois pèse. Enormément. La dernière étude réalisée en juillet 2023 par l’Union française des métiers de l’événement (Unimev) montre que le Sommet de l’élevage génère 131,9 millions d’euros. Ils se partagent entre 100 millions de dépenses “filière salons” et directes, et 32 millions en dépenses touristiques et indirectes.
Dans le détail, 39 millions d’euros concernent la location du stand et les prestations associées ; 49 millions l’aménagement du stand et le forfait ; 2 millions l’accueil et le personnel temporaire ; 2 millions les dépenses de promotion traiteur, réception et boissons, et 8 millions touchent aux frais de transport des marchandises.
Le Sommet de l’élevage de Cournon, c’est LE rendez-vous des professionnels de l’agriculture. Et pour les éleveurs engagés dans les concours, y décrocher un prix constitue purement “le graal”. En trente-trois ans, les organisateurs du salon n’ont jamais perdu de vue un autre thème : la convivialité. Quatre soirées festives s’enchaînent durant la semaine tout comme les discussions autour de la dégustation des produits issus des savoir-faire agricoles auvergnats et français.
La plus grosse partie des dépenses touristiques atteint les 10 millions d’euros pour le transport d’accès à la destination, 7 millions les cadeaux et sorties, 7 millions encore l’hôtellerie, 6 millions la restauration et 2 millions les transports locaux.
Dans les coulisses de l'organisation du 33e Sommet de l'élevage à la Grande Halle d'Auvergne
Des chiffres qui montrent “la richesse produite par ruissellement par le Sommet”, relève Fabrice Berthon. L’événement est également pourvoyeur d’emplois, puisqu’il contribue à créer ou maintenir 1.729 équivalents emplois, c’est-à-dire 1.096 équivalents emplois filière “foire et salons” et 633 équivalents emploi “tourisme”.
100.000 transactionsLe montant des transactions réalisées est en revanche plus compliqué à évaluer. Il est toutefois établi que le rendez-vous cournonnais permet à certains exposants de réaliser entre 30 et 40% de leur chiffre d’affaires de l’année en contact commercial. Plus de 100.000 transactions commerciales sont d’ailleurs passées lors de ces quatre jours, ce qui témoigne de l’efficacité de ce salon.Le machinisme a pris de plus en plus de place à Cournon, et davantage encore depuis l’arrêt du Salon international du machinisme agricole de Paris (Photo Thierry Lindauer)
Dans le secteur du machinisme par ailleurs, le rendez-vous cournonnais a pris de l’ampleur. Davantage encore depuis l’arrêt du Salon international du machinisme agricole de Paris. 500 exposants seront encore présents en octobre pour exposer leurs gammes de produits, mettre en valeur les nouveautés et les dernières innovations du secteur.
“Le Sommet a été ciblé par un certain nombre d’exposants comme un élément de substitution au SIMA pour percer sur le marché français, notamment par les professionnels étrangers.”
Du côté des visiteurs également, la progression a été fulgurante. Exit les 9.500 visiteurs du départ. La barre des 100.000 entrées a été franchie pour la première fois en 2022. En 2023, 115.000 personnes sont venues arpenter les allées alors qu’en 2024, les organisateurs espèrent atteindre les 120.000. Ces visiteurs ne viennent d’ailleurs pas seulement de toute la France, mais bien du monde entier.
Car en plus de trente ans d’existence, le Sommet de l’élevage s’est au fur et à mesure imposé comme un acteur majeur dans le domaine politique, géopolitique ou encore économique.
Le Kazakhstan, invité d'honneur 2024
Depuis ces dernières années, un pays est mis à l’honneur durant les quatre jours du Sommet. Il y a eu la Turquie, la Mongolie, la Géorgie... En 2024, vient le tour du Kazakhstan. Un stand sera attribué à ce pays cinq fois grand comme la France dans le hall principal. Une conférence lui sera dédiée le premier jour, tandis que son ministre de l’Agriculture devrait rencontrer son homologue français afin d’étudier de potentielles coopérations à venir. De quoi prouver que le Sommet de l’élevage a un rôle de premier plan dans la mise en relation entre la France et l’étranger, en tant que facilitateur et connecteur des acteurs politiques et acteurs économiques, comme le définit Benoy Delaloy, responsable international du Sommet.
Où et quand ? Le 33e Sommet de l'élevage a lieu du mardi 1er au vendredi 4 octobre à la Grande Halle d'Auvergne de Clermont ; mardi au jeudi, de 8 h 30 à 19 heures ; le vendredi, de 8 h 30 à 17 heures. Tarifs : adulte, 14 € ; groupe, 7 € ; gratuit pour les -14 ans, visiteurs internationaux et DOM-TOM et pour les personnes en situation de handicap.
Gaëlle Chazal