La Creuse dotée de plus d'enseignants remplaçants... mais qui devront faire face à plus d'absences
Les 14.291 élèves creusois, tous niveaux confondus, ont fait leur rentrée il y a un mois. Et cette année, contrairement à la précédente, « toutes les classes avaient un enseignant devant elles », explique la direction des services départementaux de l’éducation (DSDEN) de la Creuse, qui tenait à présenter ses objectifs et un état des lieux en ce début d’année scolaire.
Les remplacements. Source de satisfaction pour Dominique Terrien, le directeur académique du département : la brigade de remplaçants a été étoffée, passant de 75 enseignants à 86. L’an dernier, de nombreux professeurs n’avaient pu être remplacés, des moyens supplémentaires ont donc été octroyés par le rectorat. « Il y a eu des créations de postes provisoires, des retours de détachement ou de longues maladies. Ça nous permet d’anticiper les tensions. C’est une bouffée d’oxygène », précise Carole Lascoux, cheffe de la division des moyens et de la scolarité. S’ajoutent aussi quatorze contractuels : « Ils étaient déjà là l’an dernier, on a pu renouveler leur contrat ». De quoi « anticiper les difficultés à venir, avec le covid qui revient, et le retour des maladies saisonnières ». Mais la DSDEN s’attend aussi à des tensions. « Plusieurs brigades sont déjà mobilisées pour couvrir des absences de longue durée, qui ont fortement augmenté par rapport à l’année précédente. Par ailleurs, la mise en place des temps partiels thérapeutiques en 2023-2024 exerce également un impact notable sur la capacité de mobilisation de la brigade ».
Nombre d’élèves.Les effectifs sont en baisse, la Creuse a encore perdu 110 élèves en une année. « On pensait que la baisse du nombre d’enfants en instruction en famille permettrait de ramener des élèves dans les classes, ça n’a pas été le cas », regrette Dominique Terrien. Dans le premier degré, 7.123 élèves sont scolarisés. La DSDEN s’attend à une nouvelle baisse l’an prochain. « On tomberait à 6.900 élèves. La démographie chute. Ce n’est pas une question d’attractivité de la Creuse, le nombre de naissances baisse partout », rappelle le Dasen. « Ça implique des choix, des actions ».
Réunions territoriales. Des choix et des actions que Dominique Terrien et ses équipes comptent présenter aux élus lors de réunions territoriales. Mises en place depuis plusieurs années, elles vont changer de format. « Avant, c’était un temps de partage de données et d’informations. Là, ce sera une réflexion collective : “Comment construire, en prenant en compte les réalités du territoire, le service éducatif de demain, en alliant l’impulsion de l’État et les initiatives des forces vives locales??” » Élus, enseignants, communautés éducatives, représentants de parents seront conviés. « Les synthèses de ces réflexions permettront d’envisager des évolutions des réseaux scolaires et éducatifs. »
Production d’écrits. C’est la thématique choisie cette année par les inspecteurs de l’Éducation nationale et le directeur académique de la Creuse. « C’est une discipline moins visible dans les emplois du temps des enseignants du premier degré. On se donne une année d’observation ».
Groupes de besoin. C’est la grande nouveauté de cette rentrée au collège. « Toutes les équipes de français et de mathématique ont bénéficié d’une formation. Tous les postes nécessaires à leur mise en place ont été créés et les recrutements en rapport réalisés. Le déploiement est effectif dans tous les collèges de Creuse, et les premiers retours sont déjà positifs », explique Dominique Terrien. « Les chefs d’établissement s’en sont emparé. Une grande autonomie a été laissée aux équipes, on voit des choses très différentes. Chaque enseignant reste libre de sa pédagogie ».
Sophie Emery