La fuite en avant
Il arrive un moment où la guerre ne se nourrit plus que d’elle-même. Dans cette fuite en avant, où personne ne pense plus à l’après, la solution politique a quitté pour longtemps l’horizon. Le cycle de la vengeance est infini. Il n’offre aucun avenir, il ne reste plus que des vaincus sur les ruines. Le Liban, infiltré par le Hezbollah, en sait le prix, lui que deux ennemis jurés ont choisi pour se faire la guerre par procuration. Au pays du Cèdre, Israël, pour déployer sa force de persuasion, a fait basculer le conflit dans une autre dimension. Jusqu’à provoquer un embrasement régional ? Netanyahu, qui joue la guerre à outrance pour assurer sa propre survie politique, a-t-il les moyens d’ouvrir tous ces fronts, à Gaza, en Cisjordanie, au Liban, face à l’Iran qui, pour l’heure, mesure ses répliques ? Ce regain de violences n’est pas sans rappeler, au Liban, les affrontements au sol de 2006 où le Hezbollah avait réussi à mettre en échec l’État hébreu, contre toute attente, le parti de Dieu qualifiant même cette victoire de « divine ». Qu’en serait-il aujourd’hui ? Israël a confié hier soir son intention de mener des opérations terrestres. L’Histoire bégaie, la folie des hommes aussi .
l’éditorial
Florence Chédotal