La phytoépuration s’installe dans les mœurs
Saint-Gérand-de-Vaux. Avoir un beau jardin grâce aux eaux usées. À l’occasion de la Semaine européenne du développement durable du 18 septembre au 8 octobre, la société Aquatiris propose la visite des installations de ses clients qui ont mis en place un système autonome de traitement des eaux usées.
En ville, les habitations sont reliées au tout-à-l’égout. En milieu rural, si vous ne faites pas partie de la zone d’assainissement de votre commune, c’est à vous de prendre en charge le traitement de vos eaux usées. Le but étant de ne pas polluer votre terrain, vos voisins ou le domaine public. Plusieurs systèmes existent : l’épandage, les fosses septiques et les micro-stations.
La phyto-épuration est l’assainissement des eaux usées par les plantes. Elle est mise en place depuis longtemps pour les communes et les entreprises dans le domaine touristique et agricole. C’est seulement depuis 2009 qu’il est possible pour les particuliers de l’utiliser.
À Saint-Gérand-de-Vaux, Sébastien Dodat a mis en place ce système, dans le cadre d’une structure touristique en cours de création et qui ouvrira en 2025.
« Le domaine n’étant pas relié au tout-à-l’égout devra pouvoir absorber le traitement des eaux usées d’une centaine de personnes », explique le propriétaire.
Le fonctionnement ? Techniquement, il faut relier les pièces d’eau à un bassin enterré via des canalisations en pente.
Le bassin est rempli de deux couches de pierre de tailles différentes et une couche de sable sur laquelle sont plantés les roseaux.
« L’entretien n’est pas contraignant : une coupe une fois l’an pour les roseaux, en février », explique Sébastien Dodat.
Un beau jardin grâce aux eaux usées« À la sortie, l’eau peut être utilisée pour l’arrosage des fleurs et du potager. Cela permet de lutter contre les effets de la sécheresse et favorise la biodiversité animale et végétale. »
Tous les cinq ans, il faut enlever le trop-plein de compost en surface du bassin. « De quoi avoir un beau jardin. »
La procédure. Il faut contacter le Sivom Sologne bourbonnaise qui a pour mission d’examiner les projets de conception des installations neuves ou à réhabiliter, vérifier l’exécution des travaux, contrôler le bon fonctionnement et l’entretien des installations existantes.
Pour que l’installation puisse être validée par le Sivom, il faut passer par une entreprise agréée qui proposera des solutions en fonction de la situation du terrain, fournira des matériaux adaptés. Les travaux de terrassement peuvent être exécutés par une entreprise ou par le propriétaire. La manipulation de plusieurs tonnes de graviers n’est pas à sous-estimer.
Le coût de l’installation dépendra de la configuration du terrain et du nombre de pièces à vivre de la maison.
Sébastien Dodat aimerait aller plus loin : « Une évolution de la réglementation pour une réutilisation des eaux usées ménagères (cuisine, salle de bains) en circuit fermé pour l’habitation serait souhaitable. Cela permettrait des économies importantes d’une ressource qui se raréfie tout en écartant le risque sanitaire lié aux eaux-vannes, celles des toilettes ».