Bruno Retailleau "tient les mêmes discours" que l'extrême droite, lance Éric Ciotti
L'ancien président des Républicains, Éric Ciotti, qui s'est allié avec le Rassemblement national aux dernières législatives, a estimé jeudi que le ministre de l'Intérieur LR, Bruno Retailleau, "tient les mêmes discours" que l'extrême droite. "Bien sûr qu'il tient les mêmes discours", a déclaré sur RMC/BFMTV le nouveau président de l'Union des droites pour la République (UDR), parti qu'il a fondé fin août. "Je pense qu'il a eu des interrogations", quant à rejoindre comme lui le camp de l'extrême droite, a laissé entendre le député des Alpes-Maritimes, "mais c'est à lui de le dire".
Avec Bruno Retailleau, "nous avons porté les mêmes textes", a-t-il rappelé à propos des mesures ajoutées in extremis à la loi immigration par la droite en échange de son vote, mesures qui ont pour la plupart été censurées par le Conseil constitutionnel.
"Retailleau s'inspire du programme du RN"Eric Ciotti a mis au défi son ancien camarade de LR de "faire une réforme constitutionnelle" pour que ces mesures puissent être mises en œuvre, comme il le demandait à l'époque.
Mais, a-t-il déploré, la nomination d'un ministre de la Justice venu de la gauche, Didier Migaud, "va conduire à l'immobilisme et à l'impuissance".
Sur Europe 1/Cnews, le député du Rassemblement national Jean-Philippe Tanguy a enfoncé le clou. "Monsieur Retailleau s'inspire du programme du Rassemblement national et en général du souverainisme de droite dont il provient", a-t-il estimé. Mais, a-t-il nuancé, "dans ses actes", le ministre de l'Intérieur "a toujours trahi ses familles politiques". "Il a trahi Philippe de Villiers, il n'a jamais eu le courage de s'opposer à Emmanuel Macron aux élections présidentielles en soutenant Marine Le Pen", a-t-il énuméré.
"Il a toujours été planqué aux moments un peu difficiles politiquement et a toujours voulu à la fois avoir le beurre et l'argent du beurre, à savoir les intérêts du système, les bonnes places du système (...) et les propositions du Rassemblement national pour être populaire auprès des électeurs qui veulent rétablir la sécurité publique", a-t-il résumé.
Avec AFP