Grande souffrance
Le désordre du monde déborde-t-il dans nos têtes ? Ou est-ce, au contraire, nos pathologies mentales qui sont à l’origine de son désordre ? Vaste question philosophique sur laquelle les candidats au bac pourraient utilement plancher. Reste que plus de quatre heures seraient nécessaires pour esquisser un début de réponse. Tant le sujet des troubles psychiatriques s’impose comme un problème majeur de santé publique. En arrivant à Matignon, Michel Barnier a érigé la santé mentale en grande cause nationale pour 2025. Si certains observateurs politiques, à l’esprit mal tourné, y verront un clin d’œil aux comportements parfois déviants à l’Assemblée nationale, l’urgence est telle qu’il n’y a pas de place pour le cynisme et surtout plus de temps à perdre. Trop longtemps délaissée, voire déconsidérée, la psychiatrie française est aujourd’hui en grande souffrance. Dans le même état que les patients censés être pris en charge. Le monde à l’envers. En crise économique et existentielle, le secteur doit se remettre sur pied au plus vite s’il veut être en mesure de traiter ce mal-être, lui aussi, existentiel qui hypothèque l’avenir de notre pays : sa jeunesse.
l’éditorial
Dominique Diogon