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Сентябрь
2024

Ancien député et président du conseil général du Puy-de-Dôme, Georges Chometon est décédé

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Il était le modèle honoré et honorable de l’élu de terrain ou plutôt du terroir. Georges Chometon, décédé ce vendredi 27 septembre à l’âge de 95 ans, a été maire, député, conseiller général et président du Département sans jamais avoir quitté son village natal de Saint-Bonnet-le-Chastel.

Il était entré comme salarié dans la boucherie familiale dès l’âge de 21 ans après avoir suivi des études secondaires au lycée Blaise Pascal d’Ambert. Quand certains s’étonnaient de ce retour au bercail et de son peu d’envie de nouvel horizon, il répondait : « Je sais que j’y ai trouvé la liberté que je n’aurais pas eue ailleurs ».

La même année, en 1949, Georges Chometon s’était engagé en politique dans les rangs du MRP (Mouvement républicain populaire), parti démocrate-chrétien dont l’un des députés s’appelait l’abbé Pierre.

Elu dans son village pendant 55 ans

Quatre ans plus tard, le jeune Chometon siégeait au conseil municipal de Saint-Bonnet, le maire étant son propre père. Comme dans leur vie professionnelle, il deviendra son adjoint à partir de 1959. Admirable dans sa fidélité, Georges Chometon restera élu de son village pendant cinquante-cinq ans, succédant à son paternel de maire en 1973 et ce, jusqu’en 2008, terme de son sixième et dernier mandat.

Entre-temps, en 1953, il avait épousé Ginette, elle aussi enfant de Saint-Bonnet. Quatre filles naîtront de leur union : Marie-Claire, Marie-Christine, Marie-Claude et Marie-Chantal. Avec son épouse, il reprendra en 1973 la boucherie familiale, activité qu’il exercera sans discontinuer jusqu’à sa retraite en 1989.

Cette même année 1973, Georges Chometon est élu conseiller général centriste du canton de Saint-Germain-L’Herm. En 1986, il accède à la députation sur la circonscription de Thiers-Ambert en représentant l’UDF de Valéry Giscard d’Estaing. Un mandat qu’il conservera jusqu’en 1988, année de la réélection de François Mitterrand et d’élections législatives favorables à la gauche.

S’il a été giscardien, sa nature profonde l’inclinait plutôt vers la droite modérée, vers le gaullisme social d’un René Capitan puis d’un Robert Buron. Dans les années 72, Georges Chometon a même adhéré à « Objectif socialiste » et sa première campagne aux élections cantonales s’était faite sous l’étiquette « divers gauche ».

Son tropisme politique était au centre, d’où sa longue présence à la tête de la fédération départementale du Centre des démocrates sociaux (CDS) de Jean Lecanuet, Pierre Méhaignerie et François Bayrou de 1978 à 1998, année de sa dissolution. Il était, ces derniers temps, membre du MoDem.

Président du conseil général de 1992 à 1998

Sous ses lunettes, les yeux pétillaient de malice. Il savait jauger les hommes mais sans cruauté, avec une lucidité bienveillante, une sorte de fatalisme bonhomme, sachant aussi se moquer de lui-même. Il fallait l’entendre dire qu’en appelant à voter aux élections présidentielles Lecanuet en 1965, Mitterrand en 1974, Barre en 1988 et Balladur en 1995, il n’avait fait que « soutenir les échecs ».

A la présidence du conseil général de 92 à 98, élu au sein d’une coalition RPR-UDF, il se montrera plus pragmatique que dogmatique, toujours soucieux en bon centriste d’apaiser les tensions entre gauche et droite. « Quand on a connu le pouvoir, on n’en éprouve plus que les servitudes avec l’obligation de rentrer dans un système de compromis », philosophait-il en 2000, alors qu’il avait arrêté toute vie politique. Et d’ajouter dans une métaphore qui vaut proverbe : « J’ai un morceau de potager derrière chez moi et j’y constate que les choses poussent lentement. »