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Сентябрь
2024

La piscine de Guéret, en plein travaux de consolidation, rouvrirait en décembre

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À première vue, difficile d’imaginer le lieu ouvert au grand public, dans quelques semaines. Fermée en octobre 2020 pour péril imminent, à la suite d’un contrôle technique de l’Apave, la piscine guéretoise n’a depuis, plus vu l’ombre d’un baigneur. Après plusieurs épisodes, qui laissaient craindre l’abandon du bâtiment, l’agglomération s’est vue transférer l’entretien et le fonctionnement de la piscine, initialement entre les mains de la commune de Guéret.

Une fois le transfert effectué en début d’année 2024, Éric Correia, président de la Communauté d’Agglomération du Grand Guéret, a vite pris la décision de réhabiliter ce lieu habituellement plein de vie. Dès juin dernier, après le feu vert des experts, les travaux ont enfin débuté.

Un surcoût de  80 000 à 100 000€ par rapport aux dernières estimations 

Mais quelques mois après, à l’intérieur, le temps semble encore totalement figé. Lors d’une visite du chantier, effectuée vendredi, la promesse d’une réouverture en fin d’année laisse plus d’une personne dubitative. Des couloirs sales, une piscine encore à sec et une immense structure métallique qui prend appuie dans les bassins, de façon vertigineuse, servant d’échafaudage aux ouvriers.

Plus étonnant encore : un mélodieux écho de goutte à goutte, assez perceptible, intrigue et résonne depuis l’espace d’accueil. Comme s’il n’y avait plus de toit au-dessus de nos têtes. Des trombes d’eau s’écoulent du toit, devenu une passoire et terminent leurs courses plusieurs mètres plus bas au coeur du bâtiment, dans les bassins. De quoi s’inquiéter un peu plus de la vétusté de la structure, inaugurée en 1967 ?

« Ce ne sont pas des fuites dues à la structure d’origine. C’est voulu. Nous avons dû faire plusieurs ouvertures au niveau de chaque poutre, dans la toiture, pour y glisser des câbles et renforcer la structure. L’eau qui s’infiltre s’écoule dans les trappes des bassins », tient tout de suite à préciser Benoît Bautheney, directeur de l’agence régionale Bérim (la société d’ingénierie missionnée).

Une mise en eau progressive dès novembre

Une fois l’opération réalisée la semaine prochaine, la question de l’étanchéité du plafond doit être résolue. La mise en œuvre est entre les mains de l’entreprise Freyssinet, un leader mondial de la rénovation de bâtiment et du génie civil spécialisé. Elle a notamment participé à la mise en service du pont de Millau ou de Normandie. Sans compter les nombreux édifices de ce genre, à travers la planète.

« Nous sommes sûrs des solutions mises en œuvre. Avec un bon recul. Nous n’avons pas eu de surprises pour le moment, nous sommes même en avance sur certains points. S’il y avait des aléas durant le chantier, nous avons fait des prélèvements, en amont, des différents matériaux pour anticiper », ajoute Benoit Bautheney.

Un gigantesque échafaudage est monté à l'intérieur de la piscine. Les échafaudages doivent ensuite être démontés, mi-octobre, pour laisser place à la seconde phase des travaux : la remise en eau. Elle va être scrutée de très près, et doit s’effectuer de manière progressive en novembre. Le but étant de ne pas imposer un poids trop important d’emblée (1.000 m³ environ), qui pourrait fragiliser les bassins, qui ne sont plus en eau depuis plusieurs années. L’agglomération se dit aussi très attentive aux fuites, probablement possibles.

« Nous avons déjà changé les pompes, le système de chloration et remis en état la masse filtrante (du sable). Il reste le traitement de l’air, la partie éclairage, la partie sécurité et la surveillance de la qualité de l’eau », précise Nicolas Bernard, directeur des services techniques de l’agglomération.

La structure surveillée en temps réel

Une fois le chantier réalisé, la consolidation de la structure doit permettre le bon fonctionnement de la piscine pendant au moins cinq ans. En attendant, le nouveau centre aquatique, qui doit sortir de terre fin 2027, début 2028, sur la plaine de jeu de Fayolle, juste à côté.

« On maintient une ouverture pour la fin d’année, au grand public. On risque cependant de dépasser l’enveloppe de base, de 80 000 à 100 000€ HT (pour un total avoisinnant les 800 000€ HT), en partie à cause de l’éclairage, que la mairie de Guéret a installé sur un autre bâtiment public, et qu’elle refuse de restituer. Un spot coûte environ 5 000€ », regrette Eric Correia, président de la Communauté d’Agglomération.

En ce qui concerne la sécurité des lieux après la réouverture, l’élu souhaite rassurer les futurs baigneurs. « Nous avons installé une station de mesure sur la médiathèque. Elle surveille en temps réel et permet d’identifier les déplacements, au millimètre près, de la structure. Une alerte nous prévient si c’est le cas. Mais il n’y a pas de risque après ces travaux. C’est simplement pour rassurer tout le monde. »

Emplois. L’Agglo a recruté quatre maitre-nageurs sauveteur, dont un chef de bassin, deux agents techniques polyvalents, et deux agents d’accueil et d’entretien. 

Pacôme Bienvenu