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Сентябрь
2024

Des maïs couchés par les intempéries en Creuse : « c’est quand même du jamais vu »

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Ils devaient être récoltés d’un jour à l’autre… Mais se retrouvent par terre. Les maïs, et dans une moindre mesure des cultures de tournesol et de sarrasin, ont été sévèrement abîmés par les conditions tempétueuses qui ont traversé la région à partir de mercredi soir.

Bourganeuf, Le Grand-Bourg, Dun-le-Palestel...

Le vent fort - des pointes autour de 80 km/h sur la moitié ouest - combiné à des pluies soutenues - jusqu’à 60 mm en 12 heures dans le Sud creusois - a fait plier les tiges des plantes jusqu’à parfois les casser.

En certains endroits, ce ne sont que des “couloirs” écrasés à travers une parcelle, parfois c’est le champ tout entier qui est gâté. « Il y en a un peu partout en Creuse. Mais particulièrement entre Bourganeuf et la limite Haute-Vienne, puis vers le Grand-Bourg jusqu’à Dun-le-Palestel et en partant vers Guéret », observe à chaud Philippe Ducourtial, chef du pôle agronomie à la Chambre d’agriculture, en se basant sur les premières remontées du terrain.

Une mission d'expertise par la DDT

Elles sont importantes, car la préfecture a décidé de lancer une mission d’expertise par la DDT afin de mesurer l’ampleur des dégâts. Procédure qui pourrait déboucher sur une indemnité de solidarité nationale (le nouveau nom de la calamité agricole depuis 2022).

2023, les récoltes de maïs étaient bonnes

Si le phénomène de verse est assez courant sur les blés, Philippe Ducourtial le juge assez rare sur les maïs, du moins au stade final : « Il y en a qui se plie en cours de croissance. Mais alors il se relève. À ce moment de l’année, c’est quand même du jamais vu ». Le technicien ébauche une explication : « Nous avons déjà eu des difficultés d’implantation avec la mauvaise météo au printemps. Les maïs ont dû pousser dans un temps plus rapide que la normale. D’où des tiges hautes mais fines. Elles ne sont pas assez lignifiées ». Pas assez rigides donc.

Des récoltes désormais compliquées

Alors que les ensilages débutent, les agriculteurs risquent d’avoir bien des difficultés à ramasser les tiges versées. En tout cas l’opération est rendue plus délicate et chronophage. Et il y aura forcément de la perte, sachant que dans le maïs ensilage, pour l’alimentation animale (l’essentiel de la culture dans la région) toute la matière est récoltée. En outre, plus la matière reste au sol à prendre la pluie, plus elle risque de pourrir. Or la météo devrait rester humide jusqu’en milieu de semaine prochaine.

 

Floris Bressyfloris.bressy@centrefrance.com