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Сентябрь
2024

Trophées des entreprises du Cantal : la vitalité du territoire est entre leurs mains

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Entreprendre, c’est un sport de haut niveau, selon Laurent Ladoux, président de la chambre de commerce et d’industrie du Cantal. « Quand on est un chef d’entreprise, on est un athlète, lance-t-il. Tous les matins, il faut se lever, s’entraîner, se motiver… et aller gagner ». Se battre, défier les « crises majeures » qui se succèdent.

Conquis par l’organisation des Jeux olympiques à Paris, Laurent Ladoux voit d’ailleurs Tony Estanguet comme « un très grand chef d’entreprise », qui a su combattre le pessimisme ambiant pour tout gérer « d’une main de maître » et redonner à la France une certaine fierté nationale.

Corocico, Cantalou

Fières, ces entreprises du Cantal le sont assurément, et elles ont, ô combien, de quoi l’être. Attention, tout de même, à ne pas trop faire le coq. Cocorico, Cantalou, même combat ? Grand témoin de la soirée, Jérôme Fourquet file la métaphore. « Aux Jeux olympiques, nous avons eu de belles médailles en surf », pose le directeur du département opinion et stratégies d’entreprise de l’institut de sondage Ifop.

Or « aujourd’hui, il y a une grande vague sociétale qui est le changement du rapport au travail, rebondit-il. Soit on dit que nous, Cantalous, sommes très solides sur nos appuis, qu’on est là depuis quatre générations et ce n’est pas un petit mouvement qui va nous faire changer notre cap. Soit on dit que la vague est très costaude, qu’on est presque à Papeete… et que l’on aurait peut-être intérêt à essayer de surfer, d’accompagner le mouvement, augure-t-il. C’est un conseil que l’on peut vous donner. »

Photo Jérémie Fulleringer.

« On dit que les Français ont perdu le sens du travail, mais est-ce que ce n’est pas le travail qui a perdu de son sens pour les Français ? », s’interroge Jérôme Fourquet. Le sondeur démontre, par A + B, « le poids du récréatif dans l’imaginaire collectif », à une époque où « 70 % des moins de 35 ans sont allés au moins une fois dans leur vie chez Disney. Le nouveau consommateur, s’il veut bien être tamponné Français sur son passeport, il faut qu’il ait fait le pèlerinage » chez Mickey ou au Puy du Fou.

Charge mentale

Et la « perte de centralité » du travail s’accompagne d’une certaine introspection. D’une mise à distance. Par le télétravail, mais pas seulement. Jérôme Fourquet se met dans la peau d’une infirmière, après le Covid, dans l’hôpital public : « Je suis venue là par vocation, pour soigner les autres et m’occuper des gens. Sauf qu’à 45 ans, quand je fais le bilan de ma semaine de boulot, je passe presque la moitié de mon temps à faire du Excel pour la paperasse, la tarification à l’acte, le reporting… »

Employés, employeurs : nous rêvons tous de vivre dans le monde de la « simplification administrative ». C’était d’ailleurs l’une des doléances exprimées par Laurent Ladoux, le président de la chambre de commerce et d’industrie, lorsqu’à la fin de la soirée, on lui a demandé ce que les entreprises attendaient. Selon lui, il ne faut pas oublier de veiller sur la « charge mentale » des entrepreneurs, vrais garants de la vitalité du territoire cantalou.

Photo Jérémie Fulleringer.

Romain Blanc

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