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2024

Cinq anecdotes à découvrir sur le SC Tulle qui fête ses 120 ans

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À l’occasion des 120 ans du Sporting club tulliste et dans le cadre de l’exposition « Une histoire du sport à Tulle » visible au Centre culturel et sportif, Gilles Chavant, historien, accompagné d’anciens joueurs et du président actuel, Philippe Combe, animera ce vendredi 27 septembre une conférence sur le SCT (*).L’occasion de revenir en cinq anecdotes sur l’histoire d’un club qui a marqué et marque toujours la vie, pas seulement sportive, de la préfecture de la Corrèze.

1. Un terrain gelé. Lors de l’hiver 1969, le SCT doit recevoir Narbonne et les célèbres frères Spanghero. Manque de chance, la pelouse du stade Alexandre-Cueille est gelée. Il faut pourtant jouer. À l’époque, on ne fait pas venir les frères Spanghero pour rien. Il est alors décidé de recouvrir le terrain de paille et d’y mettre le feu. La rencontre aura bien lieu avec des joueurs qui rentreront aux vestiaires au coup de sifflet final quelque peu cabossés par le terrain pas vraiment dégelé et noircis par la suie.

2. Ségurel président ? Au début des années 1970, une annonce court les rues de Tulle. Le célèbre accordéoniste Jean Ségurel aurait pris la présidence du SCT. Il serait même venu au stade Alexandre-Cueille avec ses accordéons.Au final, une bonne blague, mais qui « se veut symptomatique de ce que représentait la présidence du SCT. Etre président du SCT, c’était mieux que le poste de maire » selon Gilles Chavant. Et au-delà, cette anecdote met en lumière « l’importance politique majeure du rugby dès sa création et dont le SCT est l’archétype. Le rugby est un sport de combat qui véhicule les valeurs de cohésion, d’unité et de patriotisme. Dans un esprit de revanche de la guerre de 1870 face à la Prusse, la IIIe République sachant que la France était en infériorité technique et démographique, a développé un esprit patriotique et d’endurance par le sport et plus particulièrement par le rugby », poursuit l’historien.

L'évêque dans les tribunes

Sport pratiqué par l’élite depuis le XIXe siècle, le rugby est arrivé en Corrèze par l’école et l’armée. Avec les industries de l’armement, l’Ecole normale, le 101e régiment d’infanterie, les Enfants de troupe, le terreau était fertile à Tulle. Le club étant créé par le caporal Martinaud et Paul Lagier, un étudiant en droit.« Pour être élu, il fallait être rugbyman ou dirigeant du club, même l’évêque venait aux matches », complète Gilles Chavant.

3. La Madone de Lourdes. En 1962, lors d’un quart de finale du championnat de France contre Lourdes, le botteur du SCT frappe à trois reprises les poteaux adverses scellant la défaite des Corréziens. Le président de Lourdes déclarant à la fin de la rencontre : « Nous avons eu la Madone avec nous ».

4. Des Bleus et du blanc ! En janvier 1981, de retour d’un match à Toulon, finalement reporté, les Tullistes sont bloqués par la neige du côté de Narbonne. Ils sont obligés de passer la nuit dans le bus où ils ont accueilli au chaud un couple et son bébé. Un aller-retour qui aura finalement duré 73 heures.

5. Des clous et le déclin En mai 1980, le SCT doit rencontrer le CAB en 1/4 de finale du championnat de France au stade Michelin. Pour empêcher, dit-on, les supporters brivistes de se rendre à Clermont des clous ont été semés sur la RN89. « Cela montrait bien le niveau de tension et de rivalité entre les deux clubs ». Favori après être sorti invaincu de ses deux confrontations avec le CAB lors des matches de poule, le SCT s’incline en prolongation.« Ce quart de finale raté est le premier signal du déclin sportif du SCT. Le CAB prenant le dessus. Plusieurs raisons s’additionnent pour ce faire : le déclin économique et le départ de l’armée notamment », constate Gilles Chavant.Alors que lors de la saison 1976-1977, le SCT pointe au 13e rang national, l’année 2006 le voit descendre en Fédérale 3.

(*) La conférence se déroulera à partir de 17 heures à l’auditorium de la médiathèque Éric-Rohmer. Entrée gratuite.

 

Frédéric Rabiller