Trophées de l'agriculture du Puy-de-Dôme : qui sont les nommés dans la catégorie "Responsabilité environnementale" ?
Les lauréats de la première édition des Trophées de l'agriculture du Puy-de-Dôme seront dévoilés, mercredi 2 octobre, lors d’une soirée orchestrée, à partir de 19 heures, au centre de conférence de la Grande Halle d’Auvergne, à Cournon, pendant le Sommet de l’élevage.
Cet événement imaginé et organisé par La Montagne, en partenariat avec la chambre d’agriculture du Puy-de-Dôme, la Région Auvergne-Rhône-Alpes, le Crédit Agricole Centre France, le Sommet de l’élevage, Limagrain, Groupama et CER France, propose cinq catégories : Création de valeur ; L'humain au cœur du métier ; Dynamique du territoire ; Installation-Transmission ; Responsabilité environnementale.
Gros plan, aujourd'hui, sur les trois nommés dans la catégorie "Responsabilité environnementale".
Gaec Domaine des Oliviers (Saint-Georges-sur-Allier)« Ce Trophée est nouveau et on aime bien les nouveautés. Cela fait douze ans qu’on est installé et on a vendu notre ferme pour en construire une nouvelle qui doit voir le jour en 2025 », dit Sylvain Desgeorges, installé avec Raphaël Baudant-Dugnas. Cette nouvelle exploitation devrait permettre une indépendance en eau et en électricité à 80 %. Les structures seront en bois, pour rester le plus naturel possible.
« On réfléchit à ce projet depuis quatre ans. Il nous permettra de préserver eau et électricité qui coûtent cher et qui ne sont par ailleurs pas bons pour l’environnement. » La nouvelle ferme se situera juste en face de l’actuelle, sur la commune de Saint-Julien-de-Coppel.
La vente directe de viande, œufs, fromages, yaourts… continue durant le chantier. Le Gaec compte 60 chèvres, 30 brebis, 2 vaches, 2 cochons, des oiseaux exotiques, 150 poules pondeuses. D’autres animaux arriveront par la suite (photo Hervé Chellé).
La ferme d'Arvernis (Clermont-Ferrand)Cheffe d’exploitation depuis novembre 2023, Marie Usson produit fraises et asperges sur 6.000 m², blé et maïs sur 15 hectares ainsi que de jeunes pousses aromatiques depuis décembre, à l’intérieur d’un container, en contrat avec Limagrain et Vif systems. « J’aimais bien le concept, assez futuriste et ingénieux, et le côté sécurité par rapport à la météo et au niveau financier », détaille-t-elle.
Marie Usson cultive ainsi tagète, amarante, pois, shiso vert, capucine et aneth. « C’est valorisant puisque notre marchandise part dans les grands restaurants ou à Rungis. »
En candidatant aux Trophées, la jeune exploitante espère une certaine reconnaissance et veut surtout montrer qu’on peut évoluer dans ses pratiques, « qu’on n’est pas des agriculteurs arriérés comme semblent le penser certains de nos concitoyens. On sait évoluer par rapport à la demande sociétale et aux attentes environnementales » (photo Thierry Lindauer).
Invers (Saint-Ignat)Invers est né du constat qu’aujourd’hui, « nos ressources sont surexploitées et nos territoires menacés par le changement climatique ». Son ambition ? Développer une filière de protéines d’insectes durable, à destination de l’alimentation animale.
Durable car la filière émet peu de CO2, et économe en énergie et en ressources : bâtiments à haute performance énergétique, faible consommation d’eau, faibles surfaces au sol, les insectes sont nourris avec le son de blé issu des productions agricoles locales.
Durable car conçue pour s’adapter à un monde à + 2 °C : un élevage en bâtiment donc indépendant des aléas climatiques, un modèle décentralisé pour limiter les risques sanitaires, une production 100 % française plus résiliente face aux crises géopolitiques.
« Candidater aux Trophées, c’est avant tout l’occasion de mettre à l’honneur les femmes et hommes qui contribuent au développement de cette filière résiliente et durable. Chaque jour, les équipes Invers innovent pour répondre aux contraintes techniques et zootechniques de ce nouveau type d’élevage, informent sur les qualités nutritives des insectes et lèvent des freins culturels parfois solidement ancrés, s’alignent avec les plus hautes exigences réglementaires européennes en matière d’agro-alimentaire. Autant de défis menés aux côtés des agriculteurs partenaires, pour que le succès soit à la hauteur des enjeux. Ce sont plus de 30 salariés qui œuvrent sur le site de Saint-Ignat et 6 agriculteurs entomoculteurs qui ont rejoint la filière Auvergne-Rhône-Alpes ! », se félicite Sébastien Crépieux, son fondateur et président (photo Thierry Lindauer).
Gaëlle Chazalgaelle.chazal@entrefrance.com