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Attal: quelle claque et quelle classe!

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Ces derniers jours, le jeune Gabriel Attal s’est cru autorisé à donner la marche à suivre à son successeur, Michel Barnier… C’est qu’il a « une histoire à écrire avec les Français », estime-t-il dans Le Point.


On excusera, je l’espère, mon ignorance et ma sottise, mais j’ai longtemps pensé que l’École Alsacienne, si réputée par ailleurs, était le lieu où se préparaient les futurs compétiteurs du championnat du monde de choucroute garnie. Il n’en est rien, m’a-t-on fait savoir.

Attal sorti de Matignon : il pédale dans la choucroute !

On me dit aussi que Monsieur Attal et tant d’autres maîtres queux de la politique actuelle seraient passés par cet établissement. Or, s’ils avaient produit quelque chose d’aussi profitable à l’humanité, au peuple de France, qu’une vraie bonne choucroute, cela se saurait. Là encore il n’en est rien.

Au vu de ce que ce même M. Attal nous montre ces derniers jours, je serais davantage enclin à imaginer que, dans les murs de ladite école, on enseignerait plutôt la suffisance, l’arrogance, la mauvaise foi et l’incorrection.

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Après un petit CDD de huit mois à Matignon, après quelques séjours touristiques, je veux dire éphémères, dans divers ministères, après quasiment dix années de marcronisme actif, après surtout la déculottée électorale qu’on connaît, sanction du bilan laissé, on l’a vu lors de la passation de pouvoir entre son successeur à Matignon et lui, accaparer longuement, bien trop longuement, éhontément dirais-je, la parole. Il parlait, parlait, parlait se croyant manifestement autorisé à donner des conseils, à édicter une feuille de route – «  Ceci et encore cela est sur votre bureau, Monsieur le Premier ministre » – se comportant non pas en sortant, en exfiltré pour cause d’échec cuisant mais en une sorte d’inamovible titulaire du poste, d’occupant de droit, seulement victime d’un incident de parcours, d’une parenthèse forcée.

Conseils d’ami ?

D’ailleurs ne donne-t-il pas tous les signes de n’avoir pas encore bien compris que, Premier ministre, ni même touriste-ministre, il ne l’était plus? Il se permet encore ces dernières heures de donner des consignes au successeur, de lui fixer des lignes rouges à ne pas dépasser, de lui intimer des ordres, de lui imposer une marche à suivre. Il est vrai que l’état dans lequel il laisse le pays le rend légitime à vouloir absolument imposer sa marque à tout ce monde pour aujourd’hui, demain et les temps à venir.

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On pourrait penser que, les joues encore meurtries de la baffe électorale encaissée, le jeunot au petit sourire tête à claques aurait la décence, la délicatesse de se taire, l’élégance de souhaiter bon vent à l’homme d’âge et d’expérience qui a l’exemplaire courage de reprendre en main le bâton merdeux qu’il lui laisse. De toute évidence, l’école par laquelle M. Attal est passé ne lui a pas enseigné cet art-là, si appréciable en politique comme dans maints aspects de la vie en société : l’art d’agir et de réagir en ayant soin de s’imposer un minimum de classe.

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