Hausses d'impôts, réforme des retraites, IVG et PMA, Palestine... Ce qu'il faut retenir de l'interview de Michel Barnier
Désireux de "créer une ambiance avec l’équipe gouvernementale qui permette à toutes les initiatives, toutes les énergies de s’exprimer", le nouveau Premier ministre est revenu sur quelques dossiers brûlants, alors qu'il vient d'annoncer, ce week-end, la composition de son gouvernement. Michel Barnier, qui ne s'est "pas roulé par terre" pour s'installer à Matignon, a rappelé que la France "est dans une situation très grave".
"Nous ne sommes pas en cohabition""J'ai essayé de constituer un socle, le plus important de l'Assemblée nationale, et c'est le cas. Mais ce socle restera ouvert", assure Michel Barnier. Le nouveau Premier ministre confirme ce qui apparaît comme une évidence au vu de la composition du gouvernement : "ce n'est pas une cohabitation", mais "il faut être très clair, a-t-il dit, le président préside et le gouvernement gouverne". Et d'ajouter que "l'essentiel du socle parlementaire qui accompagne le gouvernement est composé pour beaucoup de personnalités qui accompagnent le gouvernement depuis sept ans".
PMA, IVG, Mariage pour tous, droits des LGBT...L’ex-Premier ministre Gabriel Attal s’est inquiété ce dimanche en réunion de groupe des députés macronistes de la nomination de ministres conservateurs, opposés à l’époque au Mariage pour tous notamment. Michel Barnier a tenté d'éteindre la polémique. "Il n'y a aucune ambiguïté s'agissant des grandes lois de liberté et de progrès social", a-t-il tenté de rassurer, précisant que le Mariage pour tous ou la PMA "seront intégralement" protégés.
Un gouvernement qui penche à droite.Parmi les 17 ministres de plein exercice, on compte 7 Ensemble pour la République, 3 LR, 2 DVD, 2 MoDem, 1 DVG, 1 Horizons et 1 Liot.
L'exemple européen : "on va faire du compromis"C'est probablement le mot qui accompagnera son bail à Matignon : compromis. Interrogé par Laurent Delahousse sur l'absence de majorité qui pourrait freiner ses ambitions, Michel Barnier a confirmé qu'il faudra "faire du compromis", pointant l'exemple de Bruxelles : "cette culture du compromis, quand j'ai rassemblé les 27 pays européens lors des négociations du Brexit, ce n'est pas la culture de la compromission".
Pas de hausse d'impôts mais...Les macronistes, Gabriel Attal et Gérald Darmanin en tête, en ont fait un casus belli : hors de question de soutenir un gouvernement qui augmenterait les impôts des Français. Le Premier ministre a répondu : "non, je ne vais pas alourdir encore les impôts sur l'ensemble des Français, ni sur les plus modestes, ni sur les gens qui travaillent, ni sur classes moyennes. Mais je ne peux pas exclure de l'effort national pour redresser la situation les plus riches, les personnes les plus fortunées".
Il a précisé que ces derniers participeraient "à l'effort national", mentionnant notamment le rétablissement de l'impôt sur la fortune (ISF).
Barnier veut "améliorer" la réforme des retraitesC'est l'une des réformes les plus clivantes des dernières années. Et le nouveau gouvernement n'échappera pas au débat de la réforme des retraites. Michel Barnier a été bref sur le sujet. Sans s'étendre, il s'est montré ouvert au dialogue. "Je veux améliorer cette réforme avec les partenaires sociaux", a-t-il confirmé.
Calendrier, gros dossiers... Qu'est-ce qui attend le gouvernement Barnier ?
La question brûlante du conflit israélo-palestinienInterrogé sur France 2 sur la situation au Proche-Orient, le Premier ministre a affirmé que "la question de la sécurité d'Israël n'est pas négociable", tout en exprimant la nécessité de "trouver un moyen de cesser cette escalade. Il faudra, quand l'escalade sera vraiment arrêtée, offrir la perspective d'un État palestinien pour le peuple palestinien."
Malik Kebour