Crise chez Boissy : incompréhension et colère face à une liquidation imminente

Ils ne comprennent pas. Les salariés de l’entreprise Boissy n’ont de cesse de manifester leur incompréhension depuis que la direction leur a annoncé, le 3 septembre dernier, que l’entreprise allait être placée en redressement ou liquidation judiciaire en octobre (lire notre édition de jeudi). Et que les commandes sont refusées, faute de volume.« Le patron a scié la branche sur laquelle on est assis », lance un salarié en colère tandis que Jérémy Dumas, secrétaire du CSE de Boissy, observe :  « On ne comprend pas qu’avant de lancer la procédure, il refuse les commandes. C’est la politique de la terre brûlée ! Le tribunal ne pourra pas retrouver de repreneur sans carnet de commandes rempli ».Sans repreneur, l’usine est menacée de fermeture et les 43 salariés ainsi que les 15 travailleurs à domicile perdront leur emploi.

Boissy, cette manufacture de chaussures emblématique de Haute-Loire à l'agonie

Les salariés ont reçu le soutien de la CGT. Son secrétaire général, Pierre Marsein, insistait sur la nécessité de conserver les emplois et de préserver un savoir-faire. « Le métier de la chaussure est compliqué, mais les efforts pour maintenir cette entreprise n’ont pas été faits ». La CGT pourrait interpeller le Premier ministre sur la question.Présent également, ce vendredi, aux côtés des salariés pour manifester son soutien, le maire de Laussonne, Fernand Chaize. Ce dernier a pour sa part interpellé la préfecture et informé tous les élus de la situation - sans retour pour le moment. « La situation nous attriste et nous choque. Cette usine nous tient à cœur. C’est un fleuron de la commune. »Tous, direction (qui n’a pas souhaité s’exprimer) comme salariés, restent dans l’attente de la décision du tribunal de commerce qui sera prise dans les semaines à venir. 

Nathalie Courtial