A quoi va servir la Maison de l'industrie de la Corrèze qui a ouvert ses portes à Brive ?

Bien plus qu’un bâtiment, à la forme architecturale original (en forme de vague), c’est un "catalyseur pour l’industrie locale" qui est désormais installé à Brive ouest, selon Sébastien Jaïn, président de l’Union des industries et métiers de la métallurgie Limousin.

Vendredi 20 septembre 2024, en présence du préfet de région Nouvelle-Aquitaine, le syndicat patronal a inauguré la Maison de l’industrie de la Corrèze, un centre de formation qui devrait amorcer une petite révolution dans ce secteur.

1.500 apprenants par an

Chaque année, il formera 1.500 personnes, jeunes, demandeurs d’emploi, salariés, personnes en reconversion, à des métiers de l’industrie, de la métallurgie et de l’agroalimentaire.

C’est la première concrétisation d’un plan "ambitieux" lancé par l’UIMM Limousin en 2018, pour faire face aux difficultés de recrutement du secteur industriel.

À l’automne 2025, une structure mobile de formation, un semi-remorque, sillonnera la Creuse ; un an plus tard, une autre Maison de l’industrie ouvrira ses portes à Limoges.

Celle de Brive essuie en quelque sorte les plâtres : cette structure pédagogique est disposée "en marguerite", offrant cinq plateaux techniques et 12 salles de cours, pour passer de la théorie à la pratique.

En Corrèze, l’industrie représente 12 % des emplois, a indiqué Sébastien Jaïn. Pour 2024, 1.300 projets de recrutement ont été recensés. Face aux départs en retraite, l’industrie a besoin d’hommes et de femmes formés.

La Maison de l’industrie constitue donc la réponse à cet enjeu, tout en s’adaptant à la spécificité locale. Président de l’Agglo de Brive, Frédéric Soulier n’a pas manqué de souligner le poids de l’agroalimentaire (pots pour bébé Blédina, jambons So’Ham, pâtes à tartiner Andros…). "Ce site peut leur apporter des réponses", a salué l’élu.

"Ce sera profitable à tout un écosystème", a renchéri Pascal Cavitte, au nom de la région Nouvelle-Aquitaine. Pour le préfet de région, Pierre Guyot, ce projet de 6 millions d’euros montre "que l’industrie est revenue à l’ordre du jour", l’État ayant apporté son financement à travers son plan France Relance, aux côtés de la région et de l’OPCO21, un "opérateur de compétences", né de la réforme du système de formation professionnelle en 2018.

Jouer un rôle "moteur" dans le développement économique

Depuis le printemps 2024, la Maison de l’industrie accueille ses premiers stagiaires, mais elle abrite aussi un espace consacré au management, un autre aux partenaires, un troisième à la découverte des métiers industriels.

À la fois vitrine, espace conseil, centre de formation, lieu d’échange entre entreprises, le site entend jouer "un rôle moteur dans le développement économique de la Corrèze", selon l’UIMM. Les formations dispensées à Tulle ne sont pas remises en cause. 

Hébergement. Juste à côté de la Maison de l’industrie, le bailleur social Noalis est en train de construire un immeuble d’habitation, uniquement destiné à l’hébergement des apprenants qui fréquenteront les ateliers de formation. Vingt logements, d’une surface d’environ 30 m2 (T1), sortent de terre et seront livrés à l’automne 2025.