Le centre aqua de Tulle prochainement chauffé au bois pour réaliser des économies d'énergie

Le centre aqua de Tulle amorce sa transition énergétique. Vendredi 20 septembre a été posée la première pierre du futur réseau de chaleur qui viendra fournir la piscine en énergie.Une opération portée par la société d’économie mixte Enrèze (*) et Engie Solutions dans le cadre d’une délégation de service public d’une durée de 25 ans.Concrètement, les travaux doivent débuter le 4 novembre et la livraison est prévue pour juin 2025. La chaufferie qui va être construite à l’arrière du bâtiment mesurera 15 mètres de long. En contrebas, « un grand silo de 25 m2 dans lequel les camions viendront déverser leurs copeaux de bois issus des scieries. On remplace le fossile à 90 % », explique Benoît Latappy, chef de projet.

Un projet « vertueux »

« Avec Enrèze, Engie solutions va concevoir et gérer cette chaudière biomasse qui produira 1.863 mégawattheures de chaleur au service de deux établissements, le centre aqua et la salle des Lendemains qui chantent », a souligné Laurent Bouchard, directeur régional d’Engie solutions.Cette chaudière brûlera 700 tonnes de bois, des déchets de coupe, produits localement, chaque année, ce qui doit éviter 370 tonnes de CO2 par an pour un investissement de 710.000 € financés à 70 % par l’Ademe.Un projet « vertueux » pour Tulle qui a un double intérêt : l’environnement et la baisse des coûts.

« Le centre aqua, c’est environ 190.000 euros de dépenses d’électricité et 250.000 euros de gaz. On espère une baisse des coûts de 30 à 35 % », avance Michel Breuilh, président de l’Agglo qui a rappelé que le centre aqua fermait ses portes dès le 30 septembre « pour une réhabilitation lourde » de plusieurs mois.Eric Bellouin, président de la SEM Enrèze, s’est réjoui de cette première pierre « qui est significative, non pas en termes de volume mais en termes de symbole ». Selon lui, « le projet, de taille modeste, n’en fait pas pour autant un projet secondaire car il permet de donner une ambition pour le territoire au service du gain économique. C’est une vision heureuse pour le territoire ».

Eric Bellouin, président de la SEM EnrèzeA Uzerche et Chamboulive aussi

Cette première pierre de réseau de chaleur n’était pas la seule de la journée pour la société d’économie mixte Enrèze. Deux autres ont été posées dans la matinée. Une à Uzerche au gymnase de la Peyre afin de créer un réseau alimenté en bois local pour éviter, sur la durée, 3.135 tonnes de CO2, soit une économie 8 fois supérieure à celle permise par les installations actuelles.Autre réseau de chaleur, à Chamboulive, où seront raccordés au réseau différents bâtiments publics tels que l’école, la mairie, l’Ehpad et la salle polyvalente. Des opérations « de verdissement » des modes de chauffage intéressantes financièrement surtout quand on sait comme l’a rappelé Michel Breuilh que « 80 % de la consommation d’énergie d’une collectivité provient des bâtiments, 12 % de l’éclairage public et 7 % des carburants ».

(*) Elle regroupe six collectivités dont Tulle Agglo est le premier actionnaire. Hormis ces trois premières pierres, deux autres dossiers sont en cours à Chamberet et Saint-Clément. Enrèze est un outil au service des collectivités pour s’affranchir des énergies fossiles.

Laetitia Soulier