Le paon du jour prend des vitamines

Mérinchal. Le paon du jour prend des vitamines avant d'hiverner. Le soleil perdu au printemps et en début d’été ne se rattrape pas, surtout au-dessus des 700 mètres de moyenne montagne des Hautes Combrailles où les nuits s’allongent en fraîcheur dès septembre pour préparer les premières gelées acérées.

Dans ce genre de situation, il y a toujours des côtés positifs car les moustiques ont moins piqué, les frelons asiatiques n’ont pas fait parler d’eux et les branches des vieux arbres ne casseront pas sous le poids des fruits.

Les papillons ont du retard à l’allumage

On a beau essayer de voir le bon côté des choses, les oiseaux insectivores ont eu beaucoup de mal à alimenter des couvées rendues plus fragiles que d’ordinaire et de grandes difficultés attendent certaines colonies d’abeilles si elles doivent passer l’hiver avec leur seule récolte.

Les papillons se sont réchauffés tardivement et sont apparus en ribambelles de la même espèce. Beaucoup plus de vulcains que de petites tortues, des écailles chinées en grand nombre et quelques tabacs d’Espagne aux ailes plus fragiles et translucides qu’une feuille de papier Job. Le feu d’artifice du flambé avait suscité bien des espoirs mais il n’aura été que feu de paille.

Un vrai bijou de papillon

Pour l’heure, ce sont les paons du jour qui assurent le spectacle dans le verger. Peu farouches, ils laissent tout le loisir aux curieux d’admirer la robe rouge brun de leur face supérieure. Quatre astronomiques ocelles, une sur chaque aile, pétillent de beauté. Un large cercle jaune et violet gravite autour d’un noyau noir et rouille sur les ailes antérieures. Les ocelles des ailes postérieures se diluent dans le jaune et le bleu violet d’un anneau entouré de gris brun clair.

Côté face antérieure, le paon du jour joue la sobriété en affichant une couleur de suie qui le camoufle le long des arbres. Ses ocelles sont par contre autant d’yeux qui regardent les prédateurs en leur envoyant le message « Attention danger ».