La grandeur perdue de Châteaubrun révélée
Voingt. La grandeur perdue de Châteaubrun révélée. Une façade d'une maison du bourg de Giat recèle des vestiges du château disparu de Châteaubrun à Voingt : les participants à la visite guidée du patrimoine en Combraille ont fait cette découverte en terminant leur périple sur les traces d'une construction prestigieuse et contemporaine à l'histoire rocambolesque.
Sur la butte basaltique du puy de la Garde, au XIX e siècle, le domaine de Châteaubrun est propriété de la famille Peyronnet dont la fille, Blanche, épouse en 1872, Édouard de Cressac, vicomte de noble famille qui s'entiche de lieu. Ayant la folie des grandeurs, il lance la construction d'un vaste château, tout en ayant mis en place une structure agricole de premier ordre, riche d'un bâtiment de 800 m² pour abriter les 45 bovins salers, 8 bœufs et 45 moutons, plus les chevaux de traits et les derniers matériels de culture et d'élevage à la pointe du progrès. Le domaine est équipée de l'eau courante, avec l'installation de 5 cuves à eau de 1.500 m 3 chacune. Le château est une grande bâtisse connue par des cartes postales du début du XX e siècle. Jamais terminé, le vicomte décède en 1896 à l'âge de 54 ans, son épouse quatre ans plus tard, le château est délaissé par les enfants qui vendent le domaine en 1909, en deux parties.
En 1920, celle où est le château est revendue, et le vendeur disperse les plus belles pierres. Des pierres de taille servent de linteau de porte et de fenêtres, d'encadrement dans une ferme à Granousse et dans une maison de bourg à Giat où elles ont été réemployées comme cela a pu être observé avec les explications de Pierre Ganne, animateur de la visite.
Édouard et Blanche de Cressac reposaient dans une chapelle du domaine démolie en 1990 : des vestiges de son entrée sont intégrés dans la maison de maître aménagée par les précédents propriétaires, et montrée aux visiteurs du jour par Laurent Fraisse et Isabelle Néron. Dans cette chapelle figurait un vitrail de toute beauté réalisé par Félix Gaudin, et dessiné par Eugène Grasset, celui qui a créé le logo de Larousse. Le dessin a aussi servi de modèle pour un vitrail de l'église de l'Annonciation de Houston, au Texas, détruit par un ouragan.