ASM-Bayonne : "Mention bien, mais peut mieux faire" pour les Clermontois
Que retenir de cette deuxième victoire en deux matchs au Michelin cette saison ? En premier lieu, il y a bien évidemment le bon bilan comptable. Avec 10 points glanés sur 10 possibles à domicile, l’ASM se retrouve ce dimanche matin à la troisième place du classement derrière l’ogre toulousain et l’UBB. Il faudra cependant attendre le déplacement à Perpignan la semaine prochaine pour y voir plus clair.
À défaut d’être première de la classe, cette ASM a pour l’heure la tête de la bonne élève. Mais comme dans les salles de cours, on est toujours très exigeant avec ceux qui ne révèlent pas tout leur potentiel. Ceux qui ont tendance un peu à rester sur leurs acquis. Clermont est justement à rentrer dans cette catégorie.
Malgré une évidente supériorité tout au long de la rencontre, Clermont a bien failli perdre le bonus offensif dans les dernières minutes. La faute à de très nombreuses grosses opportunités laissées en route par les hommes de Christophe Urios. Ce qui a eu le don d’agacer l’entraîneur clermontois.
« Je trouve que l’on a besoin d’élever notre niveau d’exigence. On s’entraîne bien la semaine. Mais j’espère que l’on n’est pas une équipe de semaine. Il y a tellement de qualité dans ce groupe. Maintenant, il faut arriver à la mettre sur le terrain le week-end. Je veux voir en match l’organisation qu’il y a à l’entraînement. Je veux voir des mecs capables de prendre leurs responsabilités. »
S’il y a eu de très bonnes choses avec notamment des avants dominateurs (on n’engrange pas un bonus offensif comme cela, surtout en Top 14), quelques grosses occasions ratées ont été clairement ciblées par Christophe Urios. Avec à chaque fois des faillites individuelles. Notamment à la 42e minute, quand Alivereti Raka effectue un vrai numéro en traversant le terrain, sur 60 mètres. Une action de grande classe ponctuée par un ballon rendu inutilement au pied par Baptiste Jauneau.
De grosses occasions laissées en route« Je n’arrive pas à comprendre que personne ne ressorte autour d’Alivereti. Un mec traverse tout le terrain, il crée un ruck et on donne le ballon au pied à Bayonne. Ça, je ne veux pas le voir. Je veux qu’on allume des pétards et que l’on parvienne à garder le momentum. Aujourd’hui, je ne le vois pas assez. »
Autre situation, quelques minutes plus tard, lorsque Peceli Yato arrive lancé à proximité de la ligne mais ne parvient pas à marquer (54e). « Je suis désolé, mais il doit marquer. C’est son job. Je peux être patient sur d’autres tâches de son jeu. Mais pas sur ça. Je suis désolé, ce n’est pas possible. »
Le doublé d'Akhaladze, le bonus offensif : ce qu'on a retenu de la victoire de l'ASM Clermont face à Bayonne
Reste aussi le problème récurrent de ces touches perdues en fin de partie. Comme face au Racing, Etienne Fourcade a laissé des munitions importantes sur ses lancers (quatre consécutivement). La touche reste une mécanique de très haute précision où un talonneur peut facilement perdre confiance. Pour Christophe Urios, son joueur n’a pas été aidé par ses partenaires.
« Il faut que “Tix” (Killian Tixeront) prenne ses responsabilités. On va chercher des zones qui sont impossibles à aller chercher. On va chercher Anthime Hemery entre deux blocs alors qu’il n’est pas seconde ligne. “Tix”, c’est un master classe en touche, il faut qu’il prenne ses responsabilités. Comme il l’a fait à la fin. Mais il a fallu que l’on en perde quatre… »
La copie de l’élève clermontois est donc loin d’être parfaite. On a vu de très belles choses, comme l’essai de 60 mètres d’Alex Newsome (50e). Des fulgurances qui ne suffiront pas face à des oppositions plus consistantes. Le Top 14 est un examen difficile qui ne tolère aucune approximation.
Arnaud Clergue