Gouvernement Barnier: quelques sortants, pas de présidentiable, des LR marqués à droite
Quelques sortants
Le nouveau gouvernement devrait compter 38 membres, dont 16 ministres de plein exercice: sept macronistes, trois LR, deux MoDem, un Horizons, un UDI, un Divers droite et un Divers gauche selon la répartition donnée à ses troupes par Gabriel Attal.
Une poignée de membres de l'équipe sortante devraient repartir avec Michel Barnier.
Le ministère des Armées semble assuré de garder son titulaire, le discret Sébastien Lecornu. Dans ce "domaine réservé" du président de la République, le MoDem Jean-Noël Barrot serait promu des Affaires européennes aux Affaires étrangères.
Rachida Dati, venue de LR, resterait à la Culture. La ministre du Travail Catherine Vautrin, ex-LR également, passerait à un portefeuille consacré aux Territoires. La ministre déléguée à l'Agriculture Agnès Pannier-Runacher, de l'aile gauche de la macronie, pourrait aller à l'Environnement. Une ancienne ministre MoDem Geneviève Darrieussecq reviendrait au gouvernement, à la Santé.
Pas de présidentiable déclaré
Edouard Philippe, Gabriel Attal, Laurent Wauquiez (qui dit avoir refusé Bercy), Gérald Darmanin (qui aurait aimé obtenir les Affaires étrangères), François Bayrou... les candidats déclarés ou supposés comme tels aujourd'hui à la présidentielle de 2027 ne font pas partie de la nouvelle équipe.
Des ministres LR qui font polémique
Même si Laurent Wauquiez n'en est pas, les LR intégrant le gouvernement sont très marqués à droite au grand dam de la gauche et d'une partie du bloc central.
Figure du camp conservateur et tenant d'une ligne ferme l'immigration, le patron des sénateurs Bruno Retailleau deviendrait ministre de l'Intérieur. La sénatrice Laurence Garnier, pressentie pour la Famille, fait déjà polémique pour ses positions contre le mariage homosexuel et la délictualisation des thérapies de conversion.
Alors qu'elle visait l'Education nationale, la numéro 2 du parti Annie Genevard irait à l'Agriculture. L'Alsacien Patrick Hetzel décrocherait l'Enseignement supérieur.
Parmi les ministres délégués ou secrétaires d'Etat, LR obtiendrait le Commerce extérieur pour la sénatrice Sophie Primas, les Outre-mers pour le président de la commission des Lois au Sénat François-Noël Buffet, les Anciens combattants pour le député Jean-Louis Thiériot, la Laïcité pour Othman Nasrou, vice-président LR de la région Île-de-France.
La gauche absente
Une seule personnalité étiquetée à gauche intégrerait le gouvernement, à la Justice. Il s'agirait du président de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, Didier Migaud, ex-président de la Cour des comptes et ex-député socialiste. Plusieurs socialistes, comme Philippe Brun ou Nicolas Mayer-Rossignol, ont indiqué avoir refusé d'entrer au gouvernement.
Des députés macronistes qui montent
La députée de Paris Astrid Panosyan-Bouvet irait au Travail. Bercy serait partagé entre un duo de députés macronistes, Antoine Armand (pour l'Economie et l'Industrie) et Mathieu Lefèvre (pour les Comptes publics), ce dernier étant rattaché cependant à Matignon. Reste à savoir s'ils seraient chapeautés par un ministre des Finances comme le gouverneur de Banque de France François Villeroy de Galhau.
La députée du Nord Violette Spillebout, proche de Gérald Darmanin, irait à l'Education nationale et le député de Paris Benjamin Haddad aux Affaires européennes.
Un programme encore flou
Il faudra probablement attendre la déclaration de politique générale de Michel Barnier pour connaître le programme du gouvernement.
A l'issue de la réunion avec les chefs de partis jeudi, le Premier ministre s'est contenté d'un communiqué très général annonçant son intention "d'améliorer le niveau de vie des Français et le fonctionnement des services publics, particulièrement l’école et la santé, de garantir la sécurité, maîtriser l'immigration et faire progresser l’intégration".
Il souhaite aussi "encourager (les) entreprises et (les) agriculteurs et conforter l'attractivité économique de la France, maîtriser (les) finances publiques et réduire la dette écologique".
Selon Gabriel Attal, le Premier ministre a affirmé qu'il n'envisageait pas de "hausse d'impôts sur les classes moyennes et les Français qui travaillent".