Machine arrière
Qu’est-ce qui se joue derrière la décision allemande de faire blocus ? Une réelle volonté de prévenir la criminalité transfrontalière ? Ou une manière détournée de donner des gages à un électorat qui s’affirme de plus en plus séduit par les propositions de l’extrême droite ? Dans le Land de Brandebourg, qui ceint la ville-État de Berlin, on votera dimanche. Un scrutin à haut risque : l’AfD y mord les talons des sociaux-démocrates depuis cinq ans. Que dit encore cette façon de faire machine arrière dans une politique migratoire dont le pays, à l’économie ragaillardie, se vantait il n’y a pas si longtemps ? Que le chacun pour soi se profile dans une Europe dont les bases semblent chanceler. Est-il opportun de faire cavalier seul quand l’Union devrait faire la force ? Quand le bateau de la paix mondiale prend l’eau de toutes parts ? Pas sûr que fermer les écoutilles pour ne pas entendre l’agonie de Schengen soit aujourd’hui, unilatéralement, une bonne idée. Et pas certain non plus que multiplier par trois les effectifs de Frontex, comme le souhaite Ursula von der Leyen, permette de faire cesser… la sécession.
l’éditorial
Sophie Leclanché