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Сентябрь
2024

Un p’tit bar-resto à "prix libre" vient d'ouvrir dans l'Allier : qu'est-ce que ça veut dire ?

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Quoi, un bar-resto à prix libre ? Mais c’est-à-dire ? Donner ce que l’on pense devoir en échange d’un bien ou d’un service, en fonction de ce qu’on a reçu (et comment on a été reçus) et de ses capacités financières, est appliqué déjà depuis des années dans des festivals. 

Mais c’est plus rare dans un commerce permanent. Laurent Lantenois et David Gilles, deux membres du collectif Allela n’y voient que des avantages. Et puis d’abord c’est comme ça qu’ils font depuis neuf éditions de festiv’Allela (c’est en juin, chemin de Seganges à Avermes), alors ils gèrent le concept comme des chefs. Avec un bémol : « On ne peut pas faire de prix libre pour l’alcool, mais pour tout le reste, les gens nous donnent ce qu’ils veulent, boissons sans alcool et plats ».

Cela permet à ceux qui ont les moyens de sans doute donner un peu plus, permettant à ceux et celles un peu plus dans la galère de donner un peu moins. La Cab’Allela, installée pile-poil face à l’école de la seconde Chance/Ifi03, espère notamment attirer les apprentis, profs et étudiants. Cet été, ils ont eu « des voyageurs », « Belges, Italiens », « qui ne connaissaient pas le prix libre et qui ont été intéressés par la démarche et qui nous ont donné au-delà de nos espérances ». Voilà pour les sous.

"Tout est vieux mais c'est du costaud"

Pour l’histoire, disons que Laurent a grandi dans le quartier, avant de mettre les voiles à l’adolescence. Écolier aux Crayons à Avermes, il y est retourné quelques années plus tard, le Bafa en poche, déjà, à l’époque, attaché à l’éducation populaire, pour œuvrer au sein de l’Alja, l’association de l’Accueil de loisirs des jeunes avermois. Laurent a aujourd’hui 37 ans.

Ce nomade a récupéré le vieux bar-resto le Champfeu au 20 route de Paris. Et a décidé d’en faire quelque chose, en s’installant dans un cocon vieillot, « comme chez mémé » (en fait, ça a son charme !), mais « fonctionnel » : « Tout est vieux mais c’est du costaud. Si d’aventure, des gens s’y connaissent, on est preneurs de tout conseil et de toute compétence »."Comme chez mémé", disent-ils.  

Dépoussiérée, déménagée, vidée, la Cab’Allela est née : ma cabane est là, la cabale (un regroupement non officiel) est là...  Voilà Laurent Lantenois gérant et propriétaire des lieux. Dans l’aventure, David Gilles, lui aussi un enfant du coin, nomade également, cuistot depuis toujours et toujours cuistot, qui intervient in situ via son autoentreprise et un bail commercial. C’est donc à lui que l’on doit une carte qui sera « mouvante », promet-il. Depuis l’ouverture en fin d’été, avec des salades, taboulés, tzatzikis, croques (revisités), toasts, omelettes, tapas, frites... et puis l’envie de « cuisiner de grandes gamelles pour l’hiver. Par exemple une grosse marmitte de cassoulet. Et tant qu’il y en a, on peut servir. Ça marche bien avec le prix libre, les grosses gamelles ! » Il se fournit notamment chez Magpra ou Mangeons frais.

Mercredi, jeux de société

Les voilà tous les deux plus ou moins « fixés » sur Avermes, tel un retour aux sources, tout en restant entiers. Un petit bout de festival quelles que soient les saisons !

« On ouvre du mardi au vendredi de 11 à 19 heures, sauf les vacances scolaires. Le mercredi, on a commencé les après-midi/soirées jeux de société ; on a terminé à 23 heures !  On organise aussi des soirées le week-end avec des concerts, des DJ [les vieux carrelages font un bon dance-floor dans un décalage assumé, NDLR]. On a une salle qu’on peut privatiser. On a organisé un coin brocante... L’idée est de pouvoir accueillir tout le monde » La Cab’Allela, entre Noz et un hôtel, n’a pas fini de nous surprendre au bord de la route de Paris.Au 20 route de Paris, à côté de Noz et en face d'Ifi03. Mathilde Duchatelle