Une série d'expos proposée au tribunal de Tulle pour porter un autre regard sur la justice

Peu savent que la salle des pas perdus d’un tribunal, antichambre des prétoires, est un lieu public. C’est pour inviter les citoyens à passer la porte du palais de justice, sans craindre la symbolique des marches austères à gravir préalablement, que la juridiction a souhaité mettre en place toute une programmation d’exposition dans le vaste espace d’accueil.

Photos de détenus, quotidien des tutelles, regards d’écoliers…

Depuis quelques jours, un tout premier rendez-vous attend le public. Sur les panneaux d’exposition, une foule de photos illustre le quotidien de détenus : aux œilletons des portes des cellules succèdent des barreaux aux fenêtres, des couloirs aseptisés. « Il s’agit d’une exposition réalisée par des détenus de la maison d’arrêt de Tulle en lien avec le Spip [Service pénitentiaire d’insertion et de probation] », expliquent Cécile Crumeyrolle et Myriam Madiane, chargées de la mise en œuvre de ce projet de juridiction.

Respectivement secrétaire de la présidente du tribunal judiciaire et juriste assistante, elles vont, durant les prochains mois et pour au moins un semestre, poursuivre les propositions artistiques dans la salle des pas perdus. « Pour le mois d’octobre, nous envisageons une présentation du travail du juge et greffier des tutelles, avec des œuvres de majeurs placés sous tutelle. En novembre, l’expo sera consacrée au thème de la justice vue par les écoliers, avec la participation d’élèves de CM1 et CM2 de Lagraulière. »

À l’initiative de ce projet d’ouverture de la juridiction sur l’extérieur, la présidente du tribunal judiciaire, Marie-Sophie Waguette, et le procureur de la République, François Tessier, soulignent : « Il s’agit de faire connaître de façon esthétique et pédagogique la justice, que les citoyens puissent venir librement. »

Julien Bachellerie