Le réalisateur Nicolas Vanier ce lundi au Véo Tulle pour l'avant-première de son nouveau film "C'est le monde à l'envers !"
Trente ans après Au nord de l’hiver, premier long métrage du réalisateur et aventurier Nicolas Vanier, où il relatait son odyssée de quelque 8.000 km à travers la Sibérie, le cinéaste revient avec une comédie, C’est le monde à l’envers ! Avec Michael Youn en protagoniste, il est question d’un trader contraint à migrer dans une ferme du Morvan. Et ce après un accident climatique qui a bloqué et internet, et tout le fonctionnement de la société. De quoi, explique Nicolas Vanier, présent ce lundi au Véo Tulle pour la projection en avant-première de son film, parler avec légèreté d’un problème très sérieux : celui de l’avenir de la planète.
Comment est née l’idée de ce film ? C’est l’aboutissement d’un parcours qui m’a fait prendre conscience de l’état de la planète. Déjà par les observations que j’ai pu faire, notamment dans les pays fragiles que sont les pays d’en haut, que je connais bien. C’est aussi le constat que font les scientifiques sur une planète qui ne peut pas continuer comme ça. On consomme en 8 mois ce que la Terre produit en 12 mois. On sait que mathématiquement, ça ne peut pas durer. Que si on ne change pas rapidement, dans les 10-15 ans qui viennent, on va aboutir à la situation que je décris au début du film. Si je le raconte, c’est bien évidemment pour que ça n’arrive pas, pour qu’on utilise tous les moyens pour changer de modèle.
Poser des questions essentielles aujourd'huiPourquoi avoir fait le choix d’une comédie pour aborder ce sujet très préoccupant ? C’était une volonté très forte de ma part. Je n’en peux plus de ces discours de pas mal d’écolos qui monopolisent les temps de parole sur les radios et les télés pour nous parler d’interdictions, de punitions, de restrictions, qui nous promettent un monde noir. Et ce plutôt que d’aborder tout ce que ça peut apporter de positif que de régler ces problématiques. On ne construit rien sur du négatif. Même si je dresse un constat de ce que ça pourrait donner si on continue comme ça, je voulais que le film soit joyeux et parle de ces valeurs de solidarité et de partage. Les premières personnes qui jusque-là ont vu le film ressortent avec un sentiment positif, que ça fait du bien, même si le sujet interroge. Car c’est aussi une volonté de ma part que le film pose des questions qui me paraissent essentielles aujourd’hui.
Le tournage, afin de ne pas dissoner avec le sujet, a d’ailleurs été particulièrement vertueux... Pour la première fois, je crois que nous avons réalisé un film sans avoir recours aux énergies fossiles. Tout le monde nous avait promis un tournage compliqué, voire impossible. Ça a été l’inverse. Que ce soit les acteurs, les techniciens, tous ont trouvé très agréable le tournage, à tous points de vue. On a été au maximum de ce qu’on pouvait faire. Et on voit qu’aujourd’hui, on peut aller très loin et donc réaliser un film à gros budget, avec des acteurs connus, en ayant une empreinte écologique très faible. Les équipes ont bien compris la démarche, le sens du film et sa fabrication. Pour caricaturer, les comédiens savaient qu’on n’allait pas leur mettre à disposition des autocars climatisés pour pouvoir se reposer entre deux scènes !
Ce lundi 16 septembre, à 19 heures au Véo Tulle. Séance en avant-première ce soir, à 19 heures, de C’est le monde à l’envers ! en présence du réalisateur Nicolas Vanier.
Propos recueillis par Julien Bachellerie