"Il ne faut pas qu'il joue dans un fauteuil", Owen Farrell (Racing 92) l'homme à surveiller pour l'ASM Clermont
Lorsque la rencontre débutera ce samedi après-midi dans l’ambiance particulière du stade Duvauchelle, tous les yeux devraient être braqués sur lui. Que l’on soit supporter du Racing 92 ou de l’ASM Clermont, voir Owen Farrell sur une pelouse du championnat constitue forcément un événement.
L’ouvreur international est probablement la recrue la plus attendue du Top 14. Avec tout ce que cela engendre comme pression tant sur ses performances que sur les résultats de son équipe. Pour sa première apparition sous le maillot ciel et blanc, samedi dernier à Castres (il n’avait pas disputé les deux matchs de préparation), ce ne fut d’ailleurs pas génial.
La pression des avants castraisLe Racing 92 a concédé une courte défaite dans les derniers instants (31-28). Owen Farrell a lui manqué deux pénalités largement dans ses cordes. Six points laissés en route et qui auraient permis aux Franciliens de gagner à l’extérieur. Dans le jeu, le demi d’ouverture s’est contenté de jouer sobrement et très tranquillement. Une première sortie donc très moyenne, mais ce n’est pas tout à fait surprenant.
Le recordman de points inscrits avec l’Angleterre (1.237 points) manque encore d’automatismes dans les différents lancements de jeu proposés par les Racingmen. La barrière de la langue jouant pour beaucoup. « Quand tu joues 10, tu dois apprendre tous les termes utilisés en français, les annonces en touche, les lancements de jeu », avouait son entraîneur Stuart Lancaster, après la rencontre.
Mais ce serait trop simple de résumer la qualité de son match à celle de son français. Si Owen Farell n’a pas pu évoluer à son niveau réel, c’est avant tout à cause du travail de sape des avants castrais. L’ouvreur international a en effet subi une énorme pression de la part des Tarnais. Owen Farrell reste un joueur de rugby comme les autres. Quand il ne parvient pas à jouer dans l’avancée, il devient plus quelconque.
La troisième ligne clermontoise sait d’ores et déjà ce qu’elle a à faire ce samedi après-midi. « C’est un joueur hyperdangereux, avec énormément d’expérience. Sa vision du jeu et son coup de pied sont ses deux grosses qualités. Personnellement, je ne me focalise jamais sur un seul joueur, mais il va falloir lui mettre de la pression », explique Killian Tixeront.
Une charnière performanteUne pression qui devra avant tout être collective, comme a réussi à le faire le Castres Olympique. « Le Racing est une équipe capable de mettre beaucoup de vitesse, explique Frédéric Charrier, l’entraîneur de l’attaque clermontoise. Owen Farell va lui apporter de l’alternance. Il va être capable de bien gérer les temps faibles et de faire en sorte que son équipe ne se perde pas dans ces moments-là. Si on veut faire en sorte de les faire dérailler, il ne faut pas que la charnière joue dans un fauteuil. S’il a toute liberté de pouvoir manœuvrer son équipe, ils vont être compliqués à bouger. Notre troisième ligne va être importante dans ce registre-là. Mais si notre cinq de devant est dominé, c’est tout le travail collectif qui va faire en sorte que l’on réussisse à annihiler cette formation du Racing. »
« On peut s’attendre à ce qu’il ait plus d’automatismes que la semaine dernière, complète Baptiste Jauneau. C’est un joueur de classe mondiale qui, en plus d’avoir un jeu au pied très précis, reste très fort au contact. » Attention donc à la défense au centre du terrain.
À ses côtés, Owen Farell pourra compter également sur le retour à la compétition de Nolann Le Garrec. Le demi de mêlée pouvant soulager son ouvreur dans l’animation, les lancements, mais aussi, le jeu au pied. Après sa blessure à l’épaule en fin de saison dernière, l’international tricolore devrait faire un bien immense aux Franciliens. Aux joueurs clermontois de diminuer l’influence de cette charnière. Ce devrait être certainement l’une des clés de la rencontre.
Arnaud Clergue