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Сентябрь
2024

Limoges attire les ingénieurs de demain

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« Aujourd’hui, on associe une école à une ville. » L’école ? L’Ensil-Ensci, école d’ingénieurs de Limoges. L’acronyme est abscons pour les béotiens, mais ne l’est définitivement pas pour les industriels et les étudiants. En cette rentrée, fort de la confiance des deux, l’établissement limougeaud, qui émane de l’Université et s’appuie sur les laboratoires XLim, IRCER, E2Lim, GC2D (*) et des pôles de compétitivité comme le Pôle européen de la céramique et Alpha RLH - route des lasers et hyperfréquences, entre autres, fait le plein d’étudiants. Trois cents intègrent la première année du cycle. Une promo hors normes pour une ville qui rayonne.

Ça y est. Les anciens ont soutenu leurs stages vendredi dernier, et les nouveaux prennent leurs marques sur le campus d’Ester. Trois cents donc – et quelque trente nationalités – en cycle d’ingénieurs et soixante-douze en prépa intégrée post-bac. Prêts à suivre les pas des 254 diplômés de 2023. Ils intègrent l’une des sept spécialités proposées, à savoir la céramique industrielle, électronique et télécommunications, génie civil, génie de l’eau et environnement, matériaux, mécatronique et photonique. Les deux dernières innovent.

Deux nouveautés

Photonique. « La photonique est un domaine en pleine expansion dans le monde, insiste Christelle Aupetit-Berthelemot, directrice et elle-même ancienne élève. Plus de 10.000 ingénieurs sont attendus dans les dix-quinze ans à venir dans le cadre de l’aide au développement durable. Nous avons eu en 2021 l’autorisation de la commission des Titres d'ingénieurs de créer cette filière et c’est l’aboutissement aujourd’hui avec douze premiers étudiants. On y va progressivement. »

Mécatronique et délocalisations. Deuxième nouveauté de cette rentrée : l’apprentissage dans la spécialité mécatronique. « Nous accueillons une quarantaine d’étudiants par an en mécatronique et cette année douze en apprentissage, compte Gilles Mourioux, responsable de la spécialité. Notre ambition est de nous ouvrir à d’autres industriels et répondre à leur demande… » « Là aussi, c’est une belle sélection. Nous avons retenu douze étudiants sur soixante-dix candidatures », se félicite la directrice, heureuse également du rayonnement territorial.

Car à l’instar de ses étudiants en Génie civil qui passent deux ans dans l’antenne d’Égletons, ceux qui sont en apprentissage en Électronique et télécommunications depuis cette rentrée découvriront le campus de Brive sur le thème des capteurs et de l’intelligence artificielle en septembre 2026. Des délocalisations facilitées par le partenariat avec le centre de formation des apprentis de l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM). Une autre réponse aux demandes des entreprises qui ne manquent pas.

Fidèles partenaires

Les entreprises partenaires sont fidèles, à l’instar d’Axians, Axione, OI-Matérials, Bouygues Télécoms, Heidelberg Materials, Orano, SAUR, SOGEA Environnement-Vinci Construction, STMiroelectronics et Thales. Sans parler des nombreuses autres qui animent le réseau, accueillent en stage et embauchent. Car moins de six mois après l’obtention de leur diplôme, 96 % des étudiants de l’Ensil-Ensci dérochent un emploi, avec un salaire moyen annuel à 39.000 € sans les thèses. Et 87 % des jeunes diplômés trouvent un emploi en moins de deux mois. Une réussite. Tant professionnelle qu’humaine.

Vie étudiante

Sur le campus, la vie bouillonne, grâce à « un esprit sain dans un corps sain » pour paraphraser Juvénal. Les étudiants, tels Hanaé, Hugo et Thomas, ont plus d’une corde à leur arc. La première est juge national de roller artistique et se forme pour devenir juge international. Tous les week-ends, de février à l’été, elle est sur la route avec la bénédiction de son école et de son employeur. Le deuxième pratique la voile à haut niveau, moniteur depuis sept ans, il a participé aux championnats d’Europe en février dernier et vise les championnats du monde l’an prochain. Enfin, le troisième est très investi dans la vie de l’école, responsable de la section handball, actif sur le « Shell éco marathon » et titulaire du conseil d’établissement pour un mandat de deux ans qui s’achève en mars prochain.

« Notre voix compte ! Nous avons mené le projet de Terra Aventura Comme un poisson dans l’Aurence, un projet de “learning lab” pour transformer les espaces de l’école en espace de travail modulable, une réflexion sur le restau U avec la montée des effectifs et la création d’un city park qui sera inauguré le 3 octobre. »  « C’est une grande famille », confirme avec bienveillance son enseignante et responsable de la spécialité Électronique et télécommunications, Valérie Madrangeas. Bienveillance, un maître-mot qui rime avec excellence. 

(*) XLim : Électronique et hyperfréquences, optique et photonique, mathématiques, informatique et image, CAO dans les domaines spatial, des réseaux télécom, des environnements sécurisés, de la bio-ingénierie, des nouveaux matériaux, de l’énergie et de l’imagerie ; IRCER : institut de recherche sur les céramiques ; E2Lim, unité de recherche de l’Université de Limoges qui regroupe les compétences en pointe dans le domaine de l’environnement dans diverses disciplines : chimie, biologie, microbiologie, sciences du sol et génie des procédés ; GC2D, laboratoire de Génie civil, diagnostic et durabilité.

Ils ont retrouvé les bancs de l'école 

Hugo Fosse, 23 ans, originaire de Bordeaux, alternant en 2e annéeHugo Fosse en électronique et télécommunications, alternant chez Thalès à CholetBac scientifique en poche, il obtient un DUT de Génie électrique à Bordeaux, puis une licence professionnelle Mesures hyperfréquences en alternance en région parisienne. « Je souhaitais poursuivre dans cette voie et mes professeurs et des industriels de défense m’ont conseillé l’école d’ingénieurs de Limoges qui avait cette spécialité. » Il est en alternance chez Thalès à Cholet, centre d’excellence en France pour les systèmes de guerre électronique des communications.Hanaé Devos, 22 ans, originaire de Bordeaux, alternante en 2e annéeHanaé Devos électronique et télécommunications, alternante chez CEA CestaAprès un bac scientifique et une prépa intégrée à Bordeaux, elle se réoriente et rejoint la prépa intégrée de l’Ensil-Ensci, attirée par la céramique. Mais finalement, les matières électroniques et plus précisément les antennes captent son intérêt. En apprentissage au CEA Cesta, Centre d’études scientifiques et techniques d’Aquitaine qui dépend du Commissariat à l’énergie atomique, basé à Barp (33), elle a choisi l’école de Limoges pour « sa taille humaine, ses gros labos de recherche et ses débouchés ».Thomas Mersadier, 22 ans, originaire de Toulouse, 3e et dernière annéeThomas Mersadier électronique et télécommunicationsTitulaire d’un bac scientifique sciences de l’ingénieur, il intègre l’Ensil-Ensci après deux ans de classes préparatoires à Toulouse. « J’étais intéressé par la physique et voulais faire de la recherche, ce qui était possible dans l’école d’ingénieurs de Limoges rattachée à l’Université ». Passionné d’électronique, il rentre d’un stage en Belgique : « j’ai travaillé dans les semi-conducteurs et cela m’a beaucoup plu. Maintenant, mon cœur balance entre recherche et entreprise… »

Maryline Rogerie