Le maire de Grenoble défend son refus d'armer la police municipale
"Nous sommes pleinement engagés dans la lutte pour la tranquillité de nos habitants" en coopération avec la police nationale, a-t-il déclaré sur BFMTV, en réponse aux attaques ayant suivi la mort de Lilian Dejean, tué par balles par un chauffard en fuite, connu de la justice notamment pour trafic de stupéfiants.
"Éric Piolle est un maire qui n'est pas sécuritaire et autoritaire, il ne parle que de prévention", avait jugé lundi le maire de Nice Christian Estrosi (Horizons) sur RMC. "La mairie de Grenoble refuse que la police municipale soit armée" et "la vidéosurveillance", avait ajouté sur Europe 1 l'ex-ministre Brice Hortefeux (LR), en dénonçant un "aveuglement idéologique".
Face à ces critiques, l'écologiste a tenu sa ligne : "En tant qu'employeur, je considère qu'armer d'armes à feu notre police municipale, c'est les exposer à la fois à des missions qui ne sont pas les leurs, et à des risques que je ne suis pas prêt à prendre pour eux."
Quant aux caméras de vidéosurveillance, il y en a 118 à Grenoble, et notamment sur les lieux du crime, a-t-il souligné, tout en reconnaissant ses réserves face à leur usage. "Nous ne pensons pas que mettre une caméra derrière chaque citoyen fera avancer les choses".
En matière de sécurité, "il y a un problème évidemment à Grenoble", a-t-il reconnu en évoquant des épisodes de violence "extrêmement chauds, intra-deal" de drogue cet été dans la métropole alpine. "Mais sur les homicides, nous sommes en dessous de la moyenne nationale", a-t-il assuré.
En 2023, il y a eu 15 homicides en Isère, soit 1,17 homicide pour 100.000 habitants, contre 1,5 pour la moyenne nationale, selon des statistiques du ministère de l'Intérieur, qui ne détaille pas par ville.
Eric Piolle a par ailleurs dénoncé les "fake news" autour de son emploi du terme "balle perdue" dans une conférence de presse dimanche, bien qu'il ait ajouté que ce n'était "pas le sujet" concernant Lilian Dejean.
"On a vu la fachosphère et Estrosi qui raconte n'importe quoi", a commenté l'intéressé, en annonçant son intention de "saisir l'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom)" contre son homologue des Alpes-Maritimes, qu'il a accusé de n'avoir "aucune pudeur".