Où en est le Pôle d'excellence en microbiologie dont le département du Cantal veut se doter ?
Département historiquement producteur de lait et de ses dérivés transformés, le Cantal est devenu, en quelques décennies, le centre d’une filière d’excellence autour de la microbiologie qui investit, innove et embauche, avec plusieurs centaines d’emplois recensés sur le territoire. Il y a notamment Biose (leader mondial de la fabrication de substances microbiotiques pour la santé humaine), Agrolab’s (microbiologie laitière et alimentaire), Greencell (spécialisée dans les flores d’affinage et d’aromatisation), Lallemand (production de levures, bactéries et ingrédients dérivés, utilisés dans les domaines de la boulangerie, de l’œnologie, de la nutrition humaine et animale, de la pharmacie et de la production fromagère), ou encore Interlab (l’un des leaders mondiaux du matériel destiné aux analyses microbiologiques).Pour donner plus de visibilité à leur secteur, l’ensemble de ses acteurs a décidé de se doter d’un Pôle d’excellence microbiologie industrie et innovation (PEM2i). Un ambitieux projet appuyé par l’État, porté par l’Inrae (Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement) et composé de représentants de l’enseignement supérieur, d’organismes de recherche, d’acteurs économiques et institutionnels.
Sept premiers étudiants pour le Master 2 microbiologie appliquéeAprès la signature symbolique d’une charte d’engagement, en 2023, une nouvelle étape a été franchie. Ses membres fondateurs (*) ont décidé, jeudi, de créer l’association PEM2i Entreprises, qui aura pour mission d’animer et de fédérer le réseau, coordonner les actions et assurer la gestion du futur bâtiment.
« Toutes les entreprises du bassin connaissent une forte croissance et des problèmes de recrutement. Cet outil va contribuer à former du personnel, de niveau bac à bac +8, pour nos entreprises, tout en proposant des formations dans des métiers d’avenir pour les jeunes. »
Le secteur de la formation sera l’une des pierres angulaires. À l’image de l’ouverture du parcours Master 2 microbiologie appliquée et fermentation en alternance au sein du campus universitaire, « qui vient d’accueillir ses sept premiers alternants en cette rentrée », annonce Christophe Chassard, directeur de recherche à l’Inrae. Suivra, en 2025, l’ouverture d’un BTS Anabiotec au lycée Georges-Pompidou. Des formations qui viennent s’ajouter à celles déjà existantes d’agent et de technicien de laboratoire proposées par la Chambre de commerce et d’industrie.
Un bâtiment construit sur la colline pensante d’AurillacPour fonctionner, le PEM2i va bénéficier d’un bâtiment d’ici à 2026. Porté par le Conseil départemental, il sera construit sur la colline pensante d’Aurillac, qui regroupe l’Inrae, l’Énilv, le Pôle fromager AOP Massif central, le LIP, Agrolab’s… « Bien que rural et enclavé, notre territoire peut accueillir des activités de pointe, créer des emplois et de la richesse », se félicitent Pierre Mathonier (PS) et Bruno Faure (LR), respectivement maire d’Aurillac et président du Département.
3 millions d’euros pour le bâtiment et 2,27 millions d’euros pour l’achat de mobilier et d’équipement, sont fléchés au titre du contrat de plan État-Région. « Cela va nous permettre de développer l’innovation et la recherche et d’héberger des start-up grâce à des laboratoires dédiés, promet Christophe Chassard. Le but est d’offrir à notre filière, une visibilité nationale, voire mondiale. »
Emmanuel Tremet(*) Onze entreprises et associations (Agrolab’s, Altitude, Biose, Les Fromageries occitanes, Greencell, Interlab, Lallemand, Landestini, LIP, pôle fromager, Terana), quatre organismes de recherche et formation (Inrae, université Clermont Auvergne, lycée agricole Georges-Pompidou Aurillac et VetAgro sup) et cinq partenaires institutionnels (État, Région Auvergne-Rhône-Alpes, Conseil départemental, Communauté d’agglomération du bassin d’Aurillac et chambre de commerce et d’industrie).