Deux heures d'échange et trois chansons, Trois Cafés Gourmands ont rencontré leurs fans à La Montagne Brive
Ils sont connus pour leur sincérité, leur générosité sur scène, leur partage avec un public composé de toutes les générations. Trois Cafés Gourmands est le seul groupe en France à pouvoir faire chanter aussi bien aux Bretons qu’aux Belges : J’ai la Corrèze en cathéter. Le groupe était, lundi 9 septembre, dans la rédaction de La Montagne Brive, pour une rencontre avec douze lecteurs de la Montagne et fans privilégiés, tirés au sort. Une occasion de présenter sa nouvelle chanteuse, Julie Santamans, qui remplace, depuis fin mai, Mylène Madrias, partie pour une carrière solo. Cette rencontre détendue de presque deux heures, conclue par trois chansons, a laissé à tous les participants un très joli souvenir
Une discussion spontanéeTrès vite, cette rencontre a pris des allures d’une discussion spontanée, et même touchante et drôle, par moments. Loin du star-system, Trois Cafés Gourmands continuent à cultiver une grande simplicité et une capacité à faire leur métier avec passion, sans jamais se prendre au sérieux. La preuve, cet échange détendu de presque deux heures, conclu par trois chansons, qui a laissé à tous les participants un très joli souvenir.
Originaires de Seine-et-Marne, fans historiques de groupe, l’an dernier, ils ont assisté à cinq de ses concerts. Stéphane et Stéphanie ont fait, hier, cinq heures de route pour rencontrer, Sébastien Gourseyrol, Jérémy Pauly et Julie Santamans et ne l’ont pas regretté.
Ils ont rappelé à Sébastien Gourseyrol une autre fan fidèle. « Il a une dame qui est venue nous voir dix fois en concert. Je lui ai dit, la dixième fois, je vous emmène le champagne. » Et il a tenu sa promesse.
Les lecteurs. Anne, Pauline, Stéphane, Chrystelle, Sébastien… Ils sont originaires de Corrèze, mais aussi de Dordogne, de Haute-Vienne et même de Seine-et-Marne ! Cinq personnes ont été tirées au sort pour participer à la rencontre et sont venues accompagnées d’un proche. De profils, d’âges et d’horizons différents, ces lecteurs ont été rejoints, au dernier moment, par Paulette et Bernadette.
Une pause pendant l’enregistrement du nouvel albumTrois Cafés Gourmands sont actuellement en plein enregistrement de leur nouvel album dans les studios d’Astaffort de Francis Cabrel et de sa fille Aurélie (cf. notre édition de dimanche). « Jérémy y va ce soir, explique Sébastien Gourseyrol. Avec Julie, nous le rejoindrons mercredi. »
Les lecteurs de La Montagne ont voulu savoir un peu plus sur les thématiques abordés sur ce disque. Les nouvelles chansons du groupe évoquent, entre autres, la paternité, l’amitié et l’amour. S’y ajoute un titre à part. « Il y a une chanson sur la Havane, raconte Sébastien Gourseyrol. On a eu la chance avec Jérémy d’y tourner un clip. Touchée par un ouragan, à ce moment-là, l’île était sans électricité. »
À la Havane, on a été logé chez l’habitant, au dixième étage. On a pu voir la vraie vie et comment les gens se débrouillaient avec pas grand-chose.
Ils travaillent sur leur nouvel album depuis un anLe groupe a dédicacé la parution de la Montagne du dimanche 8 septembre où une doubl-page lui est consacrée.Sébastien Gourseyrol et Jérémy Pauly ont commencé le travail sur le nouveau disque du groupe, après l’annonce du départ de Mylène Madrias. « On est amis d’enfance et rien ne pourra changer ça, insiste Jérémy Pauly. Mais, quand on travaille, on ne s’appelle pas tous les quatre matins pour demander des nouvelles. On a vu qu’elle avait ses activités, qu’elle aussi continuait son chemin. On suivra ça de loin. Nous, on suit notre chemin, avec un peu de nouveauté. »
Avant votre rencontre avec Julie, toutes les chansons de votre album étaient déjà écrites. Est-ce qu’elle participera à l’écriture du prochain?Sébastien : C’est le but. Elle nous apporte déjà un nouveau regard en studio, quand on est en train de chanter. Elle a même changé le mot “place” par le mot “plage” dans une chanson, parce que c’est plus romantique (rires).Jérémy : Si elle nous rejoint, ce n’est pas uniquement pour être chanteuse. Quand on arrive dans un groupe, c’est déjà hyperdifficile de s’intégrer. On a l’historique de plein de choses, de tout ce qui s’est passé.Julie : Mon parti pris a été de ne pas trop regarder ce qui a été écrit sur le groupe, après le départ de Mylène. Du coup, je ne sais pas grand-chose à part les sujets qu’on a décidé d’évoquer ensemble. Je n’ai pas les codes d’avant et je ne cherche pas à les avoir.
Je ne suis pas Mylène. Je ne chante pas comme elle. Je suis une nouvelle personne, pas une copie conforme. J’espère que les gens n’attendent pas ça.
Garder la proximitéVos prochains concerts auront-ils lieu dans les grandes salles ?Jérémy : Pour l’instant, on ne sait pas. La question de tournée ne s’est pas encore posée.Sébastien : On veut chanter dans les salles où on peut être proche des gens, commencer le concert dans la foule.Les membres du groupe ont eu droit à quelques petits cadeau. Pour la Toulousaine, Julie Santamans, c'était un t-shirt avec l'inscription , "Attention, Corrézienne en liberté".
Comment on passe d’une idée et d’une chanson à l’enregistrement d’un CD ?Sébastien : Au départ, on fait un guitare voix. Après, on fait une maquette. Ensuite, on fait une production. Soit, on s’amuse avec une batterie, ou on fait appel aux professionnels qui font ça beaucoup mieux que nous. Puis, on fait jouer le morceau par les musiciens. Là, il peut prendre une autre tournure. Un musicien peut proposer des accords de guitare ou de piano différents et ça va changer la chanson. À ce moment-là, je trouve que la chanson ne m’appartient plus. C’est un peu bizarre de la laisser partir comme ça. Arrive le mixage. C’est un moment encore compliqué. Après, la chanson est mastérisée. Ils essayent de l’uniformiser pour qu’elle soit écoutable sur un téléphone comme sur une enceinte ou à la radio. Là, on a l’impression de la perdre. On en a parlé avec Francis Cabrel. Enfin, à partir du moment où la chanson part en mixage, elle est complètement changée.Jérémy : La chanson prend corps. C’est comme un enfant qui grandit. Le CD, c’est un instantané. C’est à nous de faire vivre les chansons sur scène après.Julie : Entre le moment où la chanson est composée et elle est mastérisée et mixée, il se passe des mois.
Retour en vidéo sur l'incroyable histoire des Trois Cafés Gourmands alors que Mylène Madrias quitte l'aventure
Une chanson, un séismeAvez-vous mis longtemps à revenir sur terre après l’énorme succès de votre chanson « À vos souvenirs » ?Jérémy : Avec nos familles, on n’a jamais pris la grosse tête. Ce qui était dur, c’était de comprendre ce qui s’était passé. Une fois qu’on était lancé, on avait des œillères et il fallait avancer à fond. On a subi un peu. C’est super important de faire des émissions, de se faire connaître, c’est comme ça qu’après, on peut faire des concerts dans les meilleures conditions possibles. Pendant les confinements, ça s’est arrêté net. On est revenu chez nous. C’est vraiment bien après qu’on a pris conscience de ce qui s’était passé.
À l’époque, on n’avait pas les codes, on ne savait pas où on allait. On s’est dit : “mais, comment on a fait pour tenir ?”
Sébastien : Nous étions très bien entourés. Si on avait vécu la même chose à 20 ans, j’aurais sûrement eu une réaction différente. Mais on avait déjà la trentaine.
Julie, quels sont les défis techniques, quand on rejoint Trois Cafés Gourmands ?
Moi, je fais ce métier pour l’humain. Quand je suis arrivée dans le studio d’Astaffort, j’ai vu qu’il se passait quelque chose, que les garçons étaient sympas. Si ça passe humainement, pour moi, la technique n’est pas un problème.Est-ce que la Corrèze vous imprègne encore ?Sébastien : La Corrèze est notre havre de paix, c’est la maison. On y vit encore avec Jérémy. On y est très heureux et on ne bougera pas d’ici.
Trois chansons en live. En conclusion, hier, en exclusivité, Trois Cafés Gourmands ont offert aux participants à la rencontre, Mademoiselle, une chanson que Jérémy Gourseyrol a dédiée à sa fille et qui sortira en single le 11 octobre. Des mots simples pour raconter la paternité, l’amour, la tendresse et des liens forts entre les pères et leurs filles. Une chanson dansante, mais aussi pleine d’émotion qui a provoqué des frissons et même quelques larmes parmi les participants à la rencontre. Ensuite, le groupe a interprété son tube au succès intersidéral, À nos souvenirs. C’était la première fois que Julie Santamans le chantait en public et l’essai a été transformé avec brio. La prestation s’est terminée par un extrait de la chanson Enlace-moi.
Propos recueillis par : Dragan Perovic
Photos : Stéphanie Para