Poursuivi pour des violences à Malemort, le prévenu relaxé au nom de la légitime défense
Un homme de 28 ans, a été présenté ce lundi 9 septembre en comparution immédiate, pour des faits de violences commises sur un homme, deux jours plus tôt, à Malemort. Quelques secondes avant de lui asséner des coups de poing, le prévenu avait trouvé la future victime dans sa caravane, en train de fouiller dans les placards.
Il pénètre dans une caravaneLa scène a eu lieu le samedi 7 septembre, sur le site du cirque Amar, qui a pris place dans le parc des Bourriotes jusqu’à la fin du mois. À l’arrivée des autres membres de l’équipe, alertés par les cris, les deux hommes étaient sur l’herbe, en train de se battre, jusqu’à ce que la gendarmerie soit appelée pour intervenir.
"Quand je l’ai surpris, j’ai lui ai dit 'tu fais quoi ?'. Il m’a poussé et je suis tombé sur le dos. Il m’a sauté dessus pour m’étrangler. J’ai donné des coups de poing. Je ne suis pas un violent. C’était la première fois que je me battais", a expliqué celui qui est sorti indemne de la bataille.
Auditionné à l’hôpital, l’auteur présumé du vol, qui s’en est sorti avec plusieurs dents cassées, une plaie sur la pommette et des hématomes (neuf jours d’ITT) a donné une autre version, celle de plusieurs hommes qui l’auraient passé à tabac. Mais à sa sortie de l’hôpital, la victime des coups se volatilisera dans la nature. Il n'était pas présent à l'audience. Une procédure pour tentative de vol a été ouverte.
La question de la légitime défenseSi la matérialité des violences ne faisait aucun doute de part et d’autre de la barre, la question qui se posait au tribunal était de savoir si le prévenu était en état de légitime défense.
Pour le ministère public, l’homme de 28 ans est allé samedi soir au-delà de la définition de la légitime défense. "Même s’il y a eu une tentative de vol dans la caravane, cela ne justifie pas les violences. Malgré tout, il a pris le dessus et continué à donner des coups. Il n’y a aucune trace d’étranglement, il n’était pas seul. Sa réaction était disproportionnée", a développé Claire Szczepaniak, substitute du parquet, qui a requis 10 mois dont quatre ferme.
Une réaction violente mais proportionnée"Mon client a trouvé un homme, la nuit chez lui. Quand il lui demande ce qu’il fait là, il est poussé et tombe en arrière, répond Me Juliette Pompignac pour la défense. C’est une première violence. Puis l’auteur de la tentative de vol se jette sur lui pour l’étrangler. C’est une deuxième violence. Face à cet homme plus grand que lui, alcoolisé, que devait-il faire ? Il n’a pas de traces, car il s’est bien défendu. Il a réagi avec violence, mais de manière proportionnelle à l’attaque qu’il a subie."
Des arguments de la défense entendus par le tribunal qui a décidé de relaxer le prévenu.
Pierre Vignaud