Norvège: aucun signe que le "béluga-espion" ait été tué par balle, selon la police
Les organisations de défense des animaux NOAH et One Whale avaient porté plainte la semaine dernière, affirmant que le béluga baptisé Hvaldimir, qui fait sensation en Norvège depuis son apparition en 2019, avait été tué par arme à feu.
Décrit comme jeune - entre 15 et 20 ans, selon ceux qui le suivaient - et bien portant, le mammifère avait été retrouvé sans vie le 31 août dans la baie de Risavika, sur la côte sud-ouest de la Norvège. Les bélugas vivent généralement entre 30 et 35 ans, selon le Fonds mondial pour la nature (WWF).
Sur la base d'un rapport d'autopsie préliminaire effectué par l'Institut vétérinaire norvégien, la police a affirmé que rien n'indiquait que la mort était due à une "activité humaine".
Laissant plutôt entendre que le béluga était mort de faim, elle a décidé de ne pas ouvrir d'enquête.
"Aucun résultat de l'autopsie n'indique que Hvaldimir a été abattu", a indiqué un responsable de la police, Amund Preede Revheim, dans un communiqué.
La police fait état de blessures "totalement superficielles".
"L'une des blessures est un peu plus profonde, mais ces dommages n'ont pas affecté d'organes vitaux et ne sont pas de nature mortelle", a-t-elle indiqué.
La police n'a pas fourni les causes de la mort de Hvaldimir mais a précisé qu'un bâton de 35 centimètres de longueur et 3 centimètres d'épaisseur s'était logé dans la gueule du cétacé.
"L'autopsie a révélé que son estomac était vide. De plus, la plupart des organes étaient dégradés", a ajouté Amund Preede Revheim.
Leader de One Whale, Regina Crosby Haug avait affirmé mercredi dernier à l'AFP avoir relevé "de multiples blessures par balle" sur le corps du cétacé lorsqu'elle lui avait fait ses adieux dans les murs de l'Institut vétérinaire.
Les deux ONG avaient aussi publié des photos montrant ce qui pouvait s'apparenter à des trous de projectile sur la dépouille qui présentait aussi des filets de sang.
Les bélugas vivent traditionnellement beaucoup plus au nord, près du Groenland, ou dans les eaux de l'Arctique russe ou norvégien.
L'ONG NOAH a estimé que le communiqué de la police "soulève plus de questions qu'il n'apporte de réponses" et a promis 50.000 couronnes (plus de 4.000 euros) pour toute information permettant d'élucider l'affaire.
Apparu en 2019 au large de Hammerfest, dans l'Arctique norvégien, le mammifère portait autour de la tête un énigmatique harnais équipé d'un socle pour une petite caméra, avec le texte "Equipment St.Peterburg" imprimé en anglais, et semblait apprécier la compagnie humaine.
Cela avait fait naître des conjectures selon lesquelles il s'agissait d'un animal-espion venu de la Russie voisine et lui avait valu d'être baptisé Hvaldimir, jeu de mots associant le mot baleine (hval, en norvégien) et l'emblématique prénom russe que porte le maître du Kremlin, Vladimir Poutine.
Moscou n'a jamais officiellement commenté ces spéculations.