Un collectif en guerre contre une Usine de farine de poisson à Joal-Fadiouth : Quand Omega Fishing empoisonne l’air et la vie des habitants"
Repris en synthèse par Leral, pour alerter les autorités, ce reportage du quotidien EnQuête met en lumière une problématique environnementale croissante au Sénégal, où le développement industriel entre en conflit avec les besoins vitaux des populations locales….
Depuis quelques décennies, le littoral sénégalais a vu l'émergence de nouvelles industries, notamment les usines de farine de poisson. Celles-ci, bien que génératrices de revenus, suscitent de vives tensions avec les populations locales, en raison de leurs impacts environnementaux.
Dans la commune de Joal-Fadiouth, située au sud de Mbour, l’usine Omega Fishing, implantée depuis plus de 10 ans, est au centre d’une controverse persistante. Elle est accusée de polluer l'air avec des émanations nauséabondes qui affectent gravement la qualité de vie des habitants.
Joal-Fadiouth est une commune historiquement liée à la pêche, une activité centrale pour son économie, avec l’un des plus grands quais de pêche du pays et des milliers de tonnes de produits halieutiques transformés chaque année. Toutefois, l’installation d’Omega Fishing, en plein cœur du centre-ville et à proximité du quai de pêche, a engendré de nombreux problèmes de santé et de nuisance pour les résidents.
Les fumées émises par l’usine provoquent nausées, vomissements et troubles respiratoires chez les habitants. Pire encore, selon certains témoignages, ces fumées se transforment en cendres qui retombent sur les habitations et les aliments.
Face à cette situation, un collectif a été créé en mai dernier pour exiger le déplacement de l’usine. Ce collectif, soutenu par de nombreux habitants et commerçants de la ville, a organisé plusieurs actions de sensibilisation, telles que des pétitions ayant recueilli 3 000 signatures et des manifestations publiques. Les membres du collectif, comme Pape Latyr Ndiaye, dénoncent l’inaction des autorités locales et les accusent de complicité avec les dirigeants de l’usine. Selon eux, l’ex-maire Boucar Diouf n’a pas su prendre de mesures concrètes pour répondre à leurs plaintes.
L'actuelle maire, Sophie Siby, a précisé que l’autorisation d’implantation de l’usine ne relève pas de la mairie, mais des autorités étatiques et des ministères concernés. Elle a transmis les plaintes aux ministères compétents, en attendant une réponse officielle. Elle a également souligné l’absence de preuves tangibles reliant les fumées d’Omega Fishing à des problèmes de santé spécifiques, tout en rappelant qu'une enquête a déjà été réalisée pour examiner les pratiques de l’usine.
Les pêcheurs, pour leur part, sont dans une position ambiguë. Bien qu’ils reconnaissent les nuisances causées par l’usine, ils en dépendent économiquement, car Omega Fishing achète une partie significative de leurs captures à des prix intéressants. Les mareyeurs ont même des quotas réservés pour vendre exclusivement à l’usine.
Selon Louis William, président du GIE Diamo Pêcheurs-Mareyeurs, une solution pourrait être d’améliorer les conditions de travail au sein de l’usine pour réduire les nuisances, mais il rappelle que les activités de transformation de produits halieutiques génèrent nécessairement des odeurs.
Malgré la mobilisation locale et les nombreuses actions entreprises, l’usine Omega Fishing continue de fonctionner, aggravant les tensions dans la commune. Le collectif, face à cette impasse, a rejoint un réseau national de collectifs luttant contre les usines de farine de poisson dans d’autres localités touchées du Sénégal.
La question reste cependant sans réponse, et les habitants continuent de vivre sous l’emprise des odeurs nauséabondes, dans l'attente de la "panacée" promise par les autorités et les dirigeants de l’usine.
Avec EnQuête
Dans la commune de Joal-Fadiouth, située au sud de Mbour, l’usine Omega Fishing, implantée depuis plus de 10 ans, est au centre d’une controverse persistante. Elle est accusée de polluer l'air avec des émanations nauséabondes qui affectent gravement la qualité de vie des habitants.
Joal-Fadiouth est une commune historiquement liée à la pêche, une activité centrale pour son économie, avec l’un des plus grands quais de pêche du pays et des milliers de tonnes de produits halieutiques transformés chaque année. Toutefois, l’installation d’Omega Fishing, en plein cœur du centre-ville et à proximité du quai de pêche, a engendré de nombreux problèmes de santé et de nuisance pour les résidents.
Les fumées émises par l’usine provoquent nausées, vomissements et troubles respiratoires chez les habitants. Pire encore, selon certains témoignages, ces fumées se transforment en cendres qui retombent sur les habitations et les aliments.
Face à cette situation, un collectif a été créé en mai dernier pour exiger le déplacement de l’usine. Ce collectif, soutenu par de nombreux habitants et commerçants de la ville, a organisé plusieurs actions de sensibilisation, telles que des pétitions ayant recueilli 3 000 signatures et des manifestations publiques. Les membres du collectif, comme Pape Latyr Ndiaye, dénoncent l’inaction des autorités locales et les accusent de complicité avec les dirigeants de l’usine. Selon eux, l’ex-maire Boucar Diouf n’a pas su prendre de mesures concrètes pour répondre à leurs plaintes.
L'actuelle maire, Sophie Siby, a précisé que l’autorisation d’implantation de l’usine ne relève pas de la mairie, mais des autorités étatiques et des ministères concernés. Elle a transmis les plaintes aux ministères compétents, en attendant une réponse officielle. Elle a également souligné l’absence de preuves tangibles reliant les fumées d’Omega Fishing à des problèmes de santé spécifiques, tout en rappelant qu'une enquête a déjà été réalisée pour examiner les pratiques de l’usine.
Les pêcheurs, pour leur part, sont dans une position ambiguë. Bien qu’ils reconnaissent les nuisances causées par l’usine, ils en dépendent économiquement, car Omega Fishing achète une partie significative de leurs captures à des prix intéressants. Les mareyeurs ont même des quotas réservés pour vendre exclusivement à l’usine.
Selon Louis William, président du GIE Diamo Pêcheurs-Mareyeurs, une solution pourrait être d’améliorer les conditions de travail au sein de l’usine pour réduire les nuisances, mais il rappelle que les activités de transformation de produits halieutiques génèrent nécessairement des odeurs.
Malgré la mobilisation locale et les nombreuses actions entreprises, l’usine Omega Fishing continue de fonctionner, aggravant les tensions dans la commune. Le collectif, face à cette impasse, a rejoint un réseau national de collectifs luttant contre les usines de farine de poisson dans d’autres localités touchées du Sénégal.
La question reste cependant sans réponse, et les habitants continuent de vivre sous l’emprise des odeurs nauséabondes, dans l'attente de la "panacée" promise par les autorités et les dirigeants de l’usine.
Avec EnQuête