Le venin floral de l’araignée-crabe

Mérinchal. L’araignée-crabe parfume son venin dans les fleurs. On la nomme araignée-crabe à cause de sa façon de marcher comme ce crustacé. Mais c’est le plus souvent au repos que l’on aperçoit la Misumena vatia (objet de haine aux jambes arquées). Elle ne construit de toile que pour pondre ses œufs, le reste du temps, elle chasse à l’affût sur les fleurs et pour se déplacer, elle installe des fils de soie. Malgré sa petite taille de 7 à 11 mm pour la femelle (à peine quelques millimètres pour le mâle), l’araignée - crabe possède de sérieux atouts.

Un minuscule caméléon

En secrétant divers pigments, elle est capable d’adapter sa couleur pour se fondre dans l’environnement ambiant. Elle passe ainsi aisément du blanc au jaune et au vert tendre. Le camouflage par mimétisme permet à la Misumena vatia de surprendre des proies beaucoup plus imposantes qu’elle comme le bourdon des champs en leur injectant un venin très toxique qui les paralyse.

Elle choisit les plantes aux fleurs qui attirent un maximum d’insectes pollinisateurs volants pourvues de teintes la rendant la plus discrète possible. Ses chances de réussite sont ainsi multipliées.

Les insectes pollinisateurs qui servent de repas

Mais attention de ne pas éterniser le repas car la mésange bleue au coup de bec très précis la servira de repas aux jeunes de sa couvée avant qu’elle n’ait pu recharger sa dose de venin.

À chacun son prédateur mais à ce jeu cruel, ce n’est pas toujours le plus imposant qui gagne et l’araignée-crabe a su gagner sa place au soleil de l’été des Hautes Combrailles.