"Ça va me faire drôle" : Alexandre Lapandry s'apprête à lancer sa nouvelle vie avec l'US Issoire en Fédérale 1
« Cela va me faire drôle, forcément ». Prés de quatre ans après sa dernière apparition, Alexandre Lapandry retourne sur un terrain de rugby pour un match officiel ce samedi soir (18 heures), à Chartres, où l’US Issoire entame sa saison de Fédérale 1.
« C’est le début d’une nouvelle aventure », glisse l’ancien troisième ligne de l’ASM Clermont, victime le 18 octobre 2020 (contre le Stade Français) d’une grave commotion cérébrale qui l’avait contraint à stopper sa carrière de joueur. Alexandre Lapandry (35 ans) ouvre ce samedi après-midi, dans l’Eure, un nouveau chapitre dans sa carrière, sur le banc du staff de l’USI. Un tournant pas forcément choisi, mais qui s’est fait de manière assez naturelle finalement. « Je n’avais pas pensé entraîner quand je jouais. Mais le rugby a toujours été ma passion. J’ai commencé à 5 ans. Mon père, mon grand-père aussi ont joué et entraîné ».
« Je suis arrivé avec humilité, avec la volonté de transmettre »C’est Christophe Rodier, l'entraîneur principal de l’USI qui l’a sollicité cet été pour s’occuper de la conquête en touche. « Il m’a contacté en juillet. On s’est rencontré à Issoire où il m’a expliqué ce qu’il attendait de moi, mais aussi le mode de fonctionnement du club. À la fin de la rencontre, il m’a laissé dix jours pour réfléchir et donner une réponse. Je l’ai rappelé le lendemain pour lui dire "ok". Issoire correspond à mes valeurs et à ce que j’aime dans le rugby. »
Malgré son CV XXL (NDLR : 261 matchs avec l’ASM, 2 titres de champions de France, 13 sélections en équipe de France), Alexandre Lapandry est arrivé sur la pointe des crampons début août à la reprise de l’entraînement. « Je suis arrivé avec beaucoup d’humilité. Tous les joueurs ne deviennent pas forcément de bons entraîneurs. Je passe de l’autre côté avec la volonté de transmettre ce que j’ai appris, d’être à l’écoute des joueurs, de ce qu’ils recherchent et de m’adapter afin d’être le plus performant possible ».
Les premiers pas dans ses nouvelles fonctions ont été déjà concluants. « Non seulement il est respecté, mais les joueurs sont à l’écoute. Car ils savent qu’il sait de quoi il parle, raconte Christophe Rodier. Il est fait pour ça. »
Pour autant, Alexandre Lapandry ne veut pas encore se projeter au-delà de cette saison. Passer ses diplômes n’est pas encore d’actualité. « Je suis en période d’apprentissage. On fera un point plus tard. Cela dépendra si je prends du plaisir et si, surtout, je parviens à transmettre ».
Cette nouvelle vie est aussi l’occasion de poursuivre sa reconstruction. Car, Alexandre Lapandry vit encore des moments compliqués à la suite de son AVC. « J’ai encore des séquelles. J’essaye de bien vivre avec. Je suis suivi par un psychiatre et un psychologue. Entraîner m’aide dans ma thérapie. Mais vis-à-vis des joueurs et de ce que le club attend de moi, cela ne doit pas intervenir. » Autrement dit, Alexandre Lapandry est venu à Issoire d’abord pour transmettre et se mettre au service et non se soigner ou atténuer ses maux.
Issoire à Chartres :Premier match et premier déplacement à valeur de test pour les Issoiriens, ce samedi soir, à Chartres. L'équipe de l’Eure et Loire avait terminé troisième de la poule 1 et échoué aux portes de la Nationale 2, comme Issoire, en quart de finale, face à Orléans. Le XV de départ d'Issoire.?Destaillac ; Bonnefoy, Thooris, Amblard, Fialip ; (o) Villatte, (m) Brissard ; Garret, Jallut, Chalus ; Tartière, Vueti, Fraissard, Laroche, Guyot. Remplaçants : Rude, Ducros, Orluc, Scelzo, Depoux, Desserre, Jaoudat, Dagouret.