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Les éleveurs ovins du Puy-de-Dôme face à la fièvre catarrhale (FCO) : "On se bat sans arme"

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Alexandre Vaills et Evan Ferreira De Sousa élèvent 1.000 brebis à Nébouzat. "La FCO est arrivée le 9 août. Ça a été très vite : on a vu les premières brebis malades le soir, le lendemain elles étaient mortes", retrace Alexandre. Le Gaec a déjà perdu 48 brebis et deux béliers. Une vingtaine de bêtes, malades, ont été regroupées dans un autre pré.

Comme sur cette exploitation, les questions et la détresse écrasent les éleveurs ovins. Les bêtes malades ou mortes s’accumulent à cause de la FCO 8 et la crainte est de voir s’y ajouter la FCO 3, encore plus virulente, qui descend actuellement du Nord.

"En danger"

Pour écouter le terrain et faire émerger des solutions, le préfet du Puy-de-Dôme, Joël Mathurin, a participé à une réunion de terrain ce vendredi 6 septembre, sur le Gaec d’Alexandre et d’Evan (*).

"Ça a commencé en août et ça n’en finit plus?! Les éleveurs de moutons du Puy-de-Dôme sont en danger économiquement et psychologiquement."

Avec la FCO, les probabilités de décès sont de 90 % pour une brebis et il n’y a aucun moyen de lutter, même en curatif. "On se bat sans arme", peste Christophe Guillerand, responsable de la coopérative Copagno. "Le bien-être animal n’est plus là. On n’a rien pour les empêcher de souffrir", peste un autre éleveur.

Vacciner

Vacciner a été fléché comme la priorité. Mais encore faut-il parvenir à se procurer des doses. Pour ce faire, l’État va commander 5,3 millions de doses complémentaires, pour 14 millions d’euros, en complément des 6,4 millions de doses déjà commandées début juillet. Les éleveurs ovins et bovins du Puy-de-Dôme, passé en zone régulée, pourront disposer de doses gratuitement dans les prochains jours. Le choix de vacciner se fera avec le vétérinaire, pour coller au stade physiologique et à l’état de santé de l’animal.

Les éleveurs sont aussi appelés à tester leurs animaux ; ces tests comme la visite vétérinaire sont entièrement couverts par l’État, afin d’avoir des déclarations qui collent à la réalité du terrain. 217 foyers bovins-ovins sont aujourd’hui déclarés sur le département, mais "largement sous-estimés".

Une demande de suspension des contrôles

Pour soulager un peu les agriculteurs, Joël Mathurin a annoncé hier demander à l’Agence spéciale de paiement de suspendre les contrôles dans les exploitations ovines impactées par la FCO 8 dans le Puy-de-Dôme, et d’étudier, au préalable, au cas par cas avec les éleveurs, la faisabilité des contrôles.

Restera, entre autres, à estimer les effets sur la filière comme les pertes directes et indirectes sur les exploitations. Au sein du Gaec d’Alexandre et d’Evan, les premières estimations les chiffrent à près de 20.000 € sur un mois. 

(*) Aux côtés d’élus de la chambre d’agriculture, du président du conseil départemental Lionel Chauvin, du Groupement de défense sanitaire, des organisations professionnelles et syndicales, de membres de la Fédération départementale ovine, de la coopérative Copagno, d’éleveurs…

Texte : Gaëlle Chazal

Photos : Thierry Lindauer