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"Cette histoire routière est en train de s’effacer" : la rue Conchette, à Thiers, a commencé sa transformation

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Adieu le bitume de la rue Conchette?à Thiers ! Les travaux ont commencé lundi. Tout le goudron a été retiré, donnant le top départ d’un chantier qui doit durer huit mois.

À la fin, la rue sera piétonne. Seuls les riverains et les commerçants pourront abaisser la borne pour traverser et éventuellement stationner temporairement sur la place de livraison. Le sol revêtira une pierre claire?; les commerces bénéficieront de terrasses?; la rue sera végétalisée et équipée de bancs et d’appuis vélos.

"Cette histoire routière est en train de s’effacer aujourd’hui", a commenté David Marcillon, architecte, lors d’une réunion publique organisée jeudi soir, sur place.

Cette rue va devenir un véritable axe piétonnier avec, on l’espère, une génération de terrasses et d’espaces, lieux d’expansion et de qualité de vie. Cela va apporter beaucoup plus de fraîcheur que ce que vous avez connu. Ce ne sera plus une rue, mais un espace habité.Au centre : David Marcillon, architecte.

Accès aux commerces maintenu

En attendant l’aboutissement, il va falloir vivre avec les travaux. "Le chantier commence en septembre au lieu de mai car l’entreprise Sanchez va s’occuper des deux lots : les travaux en sous-sol et ceux en superficie. Ce qui permet de réaliser des économies de l’ordre de 200.000 € et d’avoir un planning plus resserré, a exposé David Derossis, adjoint à l’urbanisme. Le chantier n’aura donc impacté ni la Pamparina de cette année, ni celle de l’année prochaine."

Durant le chantier, l’accès aux commerces sera maintenu : un panneau le rappellera, assorti du calendrier des travaux.

Ceux-ci doivent se terminer "fin avril, début mai, si tout se passe bien, a précisé Gilles Durand, directeur de l’entreprise Sanchez. S’il y a un problème, n’hésitez pas à venir nous voir", a-t-il insisté, ouvrant la voie aux questions et réclamations des habitants et commerçants du quartier.

"Pourrez-vous nous dire quand les trottoirs seront enlevés, pour qu’on puisse s’organiser, prévoir les réservations des clients??", a demandé le restaurateur de La Rose des sables. "On ne peut pas dire deux mois à l’avance, car il y a beaucoup d’aléas", a répondu l’un des acteurs du projet. "Mais on vous tiendra le plus informés possible", a assuré l’adjoint. "Est-ce qu’il y aura des coupures d’eau??" a demandé le gérant des GoûThés d’Olivier. "Ce sera ponctuel, trois fois minimum, entre un quart d’heure et une heure et on vous préviendra. Sauf si on arrache une conduite, ce qu’on ne souhaite pas?!", a indiqué le patron de l’entreprise Sanchez.

Les barrières en débat

La pose des barrières qui séparent le chantier des zones piétonnes a suscité quelques débats. "L’accès piéton en haut, si vous êtes gros, vous ne passez pas et avec une poussette, je ne vous raconte même pas?!", a lancé un autre commerçant de la rue, en demandant s’il n’était pas possible d’élargir le passage. "Non, car il faut que les camions passent", a répondu Gilles Durand.

"C’est un peu dommage de n’avoir invité que des gens de la rue, a regretté un habitant du quartier au-dessus, vers la rue Victor-Hugo. Et cela aurait été plus intéressant de faire cette réunion lundi, avant le démarrage des travaux. On se retrouve devant le fait accompli", a-t-il poursuivi, en incriminant, lui aussi, les barrières.

Les poubelles, le stationnement

Aux questions sur la gestion des poubelles, se sont ajoutées celles sur les places de stationnement, réduites à zéro rue Conchette donc, mais aussi en partie rue Abbé-Delotz où la base de vie de l’entreprise est installée. "Vous vous rendez compte, le nombre de personnes qui sont concernées, en comptant les usagers de la maison des associations??", s’est emportée une femme.

C’est normal qu’on soit irrités, parce que ce n’est pas simple de vivre ça pendant tous ces mois.

"J’habite rue Denis-Papin, enchaîne une autre Thiernoise. Je n’ai pas reçu de courrier, j’ai vu la réunion publique sur Facebook. Je ne fais pas partie des personnes les plus âgées, j’ai 66 ans. Quand j’avais des courses et qu’il n’y avait pas de place rue Conchette, je me mettais en warning, je posais mes courses, et j’allais me garer ailleurs." Maléka Fournier, directrice générale adjointe de Thiers Dore et Montagne, a répondu à son inquiétude : "Aujourd’hui, on est en chantier donc c’est compliqué, mais après, vous aurez une place de livraison : ce sera toujours possible." Des solutions avec le service des déchets, la police municipale, l’entreprise, etc. seront recherchées pour améliorer le quotidien des habitants.

Défi-Mode

Au-delà des désagréments temporaires causés par le chantier, plusieurs riverains venaient aussi chercher des informations sur le projet d’aménagement de la rue Conchette. Certains ont même fait savoir qu’un recours au tribunal administratif avait été déposé "le 6 août pour faire arrêter les travaux jusqu’à ce qu’on ait des explications sur ce dont il s’agit, parce qu’on ne sait pas. Pour qu’ils tiennent compte des besoins des habitants", a livré Chantal de Vallée. Les protagonistes du projet urbain ne semblaient pas au courant.

"Nous referons une réunion à mi-chantier, a promis David Derossis. Celui-là est le premier, la série continuera avec la place Saint-Genès et Défi-Mode", a-t-il annoncé. Pour la réhabilitation de ce grand immeuble en bas de cette même rue Conchette, le permis de construire a été déposé en juin 2024. Les travaux doivent commencer à la fin du printemps 2025, quand le chantier en haut de la rue Conchette sera donc terminé.

Le coût des travaux de la rue Conchette est d’environ 700.000 € HT, financé à 30 % par la mairie et à 70 % par l’État (Anru) et l’Europe (Feder).

Alice Chevrier