EPR de Flamanville : "une erreur humaine" en cause après l’arrêt du réacteur
Ce jeudi 5 septembre, l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a mis fin au suspense. L’arrêt automatique du réacteur EPR de Flamanville, dans la Manche, peu après son démarrage fait suite à "une erreur humaine" dans la configuration de systèmes électroniques. En cause, le mode opératoire qui n’a "pas été strictement respecté" selon l’ASN.
"Une mauvaise configuration"
Après avoir obtenu le feu vert du gendarme nucléaire, EDF avait pu réaliser mardi la première réaction nucléaire à l’intérieur de l’unité de production. Une étape cruciale actant le démarrage du réacteur pressurisé européen. D’ici la fin de l’automne, il devait produire ses premiers électrons sur le réseau, pas moins de douze ans après la date initiale prévue par le calendrier. Mais à peine mis en route, le réacteur s’est mis en arrêt automatique mercredi.
Comment cette interruption précipitée a-t-elle pu se produire ? "Dans le cadre des essais à réaliser pour le démarrage de l’EPR après la divergence [NDLR : la première réaction nucléaire en chaîne ], l’exploitant doit modifier un certain nombre de paramètres du contrôle commande. Or, lors de l’une de ces opérations, une mauvaise mise en configuration des systèmes électroniques a eu lieu, ce qui a conduit à l’apparition d’un certain nombre d’alarmes et à l’arrêt automatique du réacteur", a expliqué l’ASN à l’AFP. Selon plusieurs experts interrogés par l’Agence France Presse, ce type d’aléas peut se produire lors des essais de démarrage de réacteurs. Un processus réputé pour être complexe.
Vers une relance de la divergence
Le soir de l’incident, la porte-parole du groupe EDF a pris la parole informant que les équipes procédaient "aux contrôles techniques et aux analyses nécessaires", suivaient "les procédures habituelles puis relanceront la divergence du réacteur". Ce jeudi 5 septembre, les analyses étaient toujours en cours. Selon le groupe, ce contretemps "pourrait être lié à une mise en configuration inappropriée de l’installation qui aurait conduit à l’arrêt automatique du réacteur conformément au dispositif prévu à la conception".
L’ASN a, quant à elle, veillé à rassurer la population, écartant tout risque de sûreté. "D’un point de vue physique dans le cœur, les réactions neutroniques sont restées en permanence maîtrisées, et aucun aléa physique pouvant conduire à un arrêt automatique du réacteur n’a été rencontré avant l’arrêt automatique précité", a tenu à souligner la porte-parole de l’Autorité de sûreté nucléaire.