Ventes de livres : le nouveau roi du palmarès et cet ancien ministre qui fait le plein
Tout lui réussit chez jours ci. Oui, Gaël Faye est vraiment le roi de la fête. Alors que son deuxième roman, Jacaranda (Grasset) apparaît sur les premières listes du Goncourt et du Renaudot, le rappeur franco-rwandais, fameux auteur de Petit Pays, s’installe sur le haut du podium des meilleures ventes selon Edistat (avec 43 000 exemplaires vendus au 1er septembre). Et détrône la jeune Laura Swan (23 ans) et son tome II de la série à romance Troublemaker (HLab).
Signalons à ce propos les quelques auteurs de romance présents dans notre Top 20 des fictions : Tillie Cole avec Mille Morceaux de cœur brisé (Hachette Romans) à la 6e place, l’éternelle Morgane Moncomble, auteure de la série Seasons (Hugo Roman), dont trois des quatre tomes se situent aux 10e, 16e et 18e rangs, ainsi que Sarah Rivens et son Lakestone (t. I, HLab) à la 19e place.
Sinon, à l’exception des recordmen de l’été, Philippe Collin et Thomas Schlesser, ce sont bien les romanciers de cette rentrée littéraire automnale qui investissent le palmarès. Avec, dans l’ordre, après Gaël Faye (et Mélissa Da Costa), Amélie Nothomb, Kamel Daoud, Olivier Norek (tout juste entré à la 8eplace), Maylis de Kerangal, Olivier Guez, Yasmina Khadra, Aurélien Bellanger, Alix Zeniter et Abel Quentin. Comme quoi, et c’est réjouissant, les vacanciers ont fini par reprendre la route des librairies.
Jean-Michel Blanquer et Simone Veil au sommet
Pour acquérir quelques romans mais aussi de nouveaux essais. Dans le palmarès de la non-fiction, on voit ainsi surgir en 6e position les confidences de Jean-Michel Blanquer avec La Citadelle (Albin Michel). Quand le plus long ministre de l’Éducation nationale de la Ve République (soit cinq ans de services) revisite son expérience gouvernementale… Derrière lui, au 8e rang, le même éditeur, Albin Michel, place un inédit de Simone Veil (1927-2017), Pour les générations futures. Il s’agit là d’une conférence prononcée devant les élèves de la rue d’Ulm en avril 2005 au cours de laquelle l’ancienne ministre de la Santé et présidente du Parlement européen évoque aussi bien sa déportation, la mémoire de la Shoah que l’importance de l’unité européenne et le rôle de la fiction. Autres nouveaux arrivés, Antony Beevor et Artemis Cooper, auteurs de Paris libéré, Paris retrouvé. 1944-1949 (Calmann-Lévy). Soit 500 pages au cours desquelles l’historien britannique et son épouse biographe nous racontent les premiers "beaux jours" après quatre années terribles, les drames de l’épuration, l’économie dévastée et, enfin, le plan Marshall, la renaissance de la Rive gauche intellectuelle et le retour de la vie mondaine.
Fermant le ban, l’invincible Edgar Morin, 103 ans depuis début juillet, qui, après avoir signé trois ouvrages depuis le 24 avril chez trois éditeurs différents (Fayard, Zadig/Autrement et Actes Sud), revient sur le devant de la scène avec Cheminer vers l’essentiel (Albin Michel), fruit de conversations avec Marc de Smedt sur la spiritualité, les rapports hommes-femmes, l’éducation, la créativité, etc. Longue vie à lui !