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Сентябрь
2024

Les problématiques sociales au cœur de 2 nouveaux ciné-clubs parisiens

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Pour la rentrée, deux nouveaux rendez-vous cinéphiles font leur apparition dans la capitale. À partir du 23 septembre prochain et jusqu’au 9 décembre, Hélène Frappat investira ainsi le Mk2 Beaubourg un lundi par mois avec Cinemagora, un ciné-club imaginé de manière à “place[r] la femme au cœur de la conversation”.

L’écrivaine nous explique avoir voulu reprendre l’agora pour “en faire un lieu de marge” : “L’idée était de créer une sorte de récit”, poursuit-elle, alors que la première partie de la programmation propose aux spectateur·rices de (re)découvrir Hantise (1944) de George Cukor, Maternité éternelle (1955) de la Japonaise Kinuyo Tanaka, Yentl (1983) de Barbra Streisand, ainsi que Liliane (1933) d’Alfred E. Green.

Autour des personnes discriminées

Du côté de L’Archipel, un autre ciné-club mensuel, intitulé Mirages de la vie, invite également à “explorer la question des marges minoritaires”, selon son créateur, le critique et programmateur Joffrey Speno. Il précise que les séances s’articuleront “autant que possible autour de personnes discriminées telles que les femmes ou les personnes LGBTQIA+, racisées, handicapées, mais aussi autour des questions féministes et de lutte des classes”.

Des “marges” qu’il ne souhaite pas visibiliser “simplement pour leur sujet ou par fascination pour leurs formes, mais davantage dans la manière de produire du sens en articulant éthique et esthétique ou par le regard qu’on portera dessus”. Après Dakan (1997), de Mohamed Camara, présenté en ouverture du ciné-club le 27 août dernier, les films projetés pourront donc aussi bien être des documentaires, des fictions, des courts métrages ou des films d’archive.

Un espace politique

Une manière de “ne rien s’interdire” selon Joffrey Speno, et une approche qui a tout de suite séduit Margot Merzouk : la coprogrammatrice de L’Archipel nous explique ainsi que la majorité des ciné-clubs proposés par l’établissement “correspond à [leurs] idéaux antiracistes, féministes, queers, et viennent charrier ces problématiques”. “Plus il y a de points de vue, plus l’ouverture sur le monde est grande”, précise-t-elle, avant de conclure : “Conserver une forte diversité des propositions, une pluralité de points de vue est, pour moi, quelque chose de politique.”

Une ambition partagée par Hélène Frappat et Joffrey Speno, qui ont choisi d’accorder une place importante à la conversation durant les séances. Chaque projection sera ainsi suivie d’un temps d’échange : dans le cadre de Mirages de la vie, “ce seront le plus possible des femmes, des personnes racisées, des personnes LGBTQIA+”, comme le précise son créateur, tandis que Cinemagora sera animé par Hélène Frappat elle-même, qui envisage “que toute la soirée soit une conversation de chaque spectateur·rice avec le film, et donc une expérience politique”.