Fat Dog, Mercury Rev, Max Richter… Voici les 5 albums de la semaine !
Fat Dog WOOF. (Domino/Sony Music)
Fantastique collage d’influences, cet album avec un vrai début (“It’s fucking Fat Dog” hurlé en intro), un climax (Kings of the Slugs, forcément !) et une fin dramatique (le monologue And So It Came to Pass) ne laisse de toute façon pas le choix à l’auditeur·rice, qu’il prend par les pieds et le·la propulse dans un extravagant tourbillon de sons fait de rock, de hip-hop, de prog et de musiques au BPM élevé, puisées dans les raves ou les fanfares. “On aime simplement quand les choses débordent du cadre, conclut Joe Love. Notre rêve ? Que des gens hurlent nos paroles en piquant des télés lorsque l’apocalypse viendra.”
Par Maxime Delcourt
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Mercury Rev Born Horses (Bella Union/PIAS)
Construit autour de poèmes écrits par le chanteur et guitariste Jonathan Donahue, qui troque son chant volatil pour un spoken word détonant sur l’intégralité des chansons, Born Horses fait jaillir des sonorités symphoniques teintées de jazz et d’ambient, où perdure une certaine forme d’emphase à la fragilité manifeste (les intenses Your Hammer, My Heart et A Bird of No Address). Si l’onirisme tourne davantage à l’introspection, Mercury Rev reste imprévisible. Toujours au-delà du rêve.
Par Valentin Gény
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Max Richter In A Landscape (Decca Records/Universal)
L’épure avant toute chose. Des claviers bien sûr, réduits à l’essentiel (piano, synthétiseur Minimoog, orgue Hammond), ainsi qu’un quintette à cordes et un vocodeur pour imaginer ces 19 morceaux volontairement méditatifs. Ces invitations à se reconnecter avec la meilleure part de nous-mêmes constituent les premières œuvres enregistrées dans le studio écoconscient de Max Richter, créé dans l’Oxfordshire avec son épouse plasticienne Yulia Mahr.
Par Sophie Rosemont
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Nala Sinephro Endlessness (Warp/Kuroneko)
Pour assurer ce déploiement, Sinephro mise d’abord sur l’omniprésence de l’arpège. Presque à l’opposé du tout aussi génial Oneohtrix Point Never, utilisant l’arpégiateur en laborantin qui disloque la matière, la harpiste (qui ne veut surtout pas qu’on la réduise à cet instrument, qu’elle aborde en iconoclaste) étire sa palette et suscite des éclosions mélodiques au fil de ses entrelacs déliés. De la virtuosité, sans conteste, mais moins de démonstration de force que chez Flying Lotus ou Kamasi Washington : les volutes de Nala Sinephro semblent plus proches de l’aérien Pharoah Sanders ou surtout de l’impressionnisme folktronica de Kaitlyn Aurelia Smith, autre grande thuriféraire du synthétiseur modulaire, utilisé ici avec une grande intelligence.
Par Rémi Boiteux
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Toro y Moi Hole Erth (Dead Oceans/Modulor)
Au risque de s’aliéner une partie de ses fans, Toro y Moi déploie, à l’instar de son comparse philippin et touche-à-tout Eyedress, une collection de pop songs éminemment personnelles, à mille lieues de l’opportunisme qui guettait la proposition du disque, pour préserver, au final, une constante de sa carrière : sa passion dévorante et contagieuse pour des trouvailles musicales s’affranchissant des effets de mode et captant pourtant implacablement l’air du temps.
Par Théo Dubreuil
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