Mercury Prize 2024 : English Teacher remporte le prix de l’album de l’année
Leur dernier album, This Could Be Texas, s’avère être le meilleur album britannique de l’année 2024. C’est du moins l’avis des juré·es du Mercury Prize, qui l’ont décerné le 5 septembre à ce groupe de Leeds, dont le nom circule depuis quelques temps déjà : English Teacher.
Voilà plus de quatre ans que Lily Fontaine (chant, entre autres), Lewis Whiting (guitare), Douglas Frost (batterie) et Nicolas Eden (basse) façonnent ensemble leur propre son, après s’être rencontré·es au conservatoire de leur ville du nord de l’Angleterre à la fin des années 2010.
De Nice Swan à Island Records
Si English Teacher s’apprête à partir en tournée avec Sprints et est aujourd’hui signé chez Island Records – label sur lequel est sorti leur dernier disque en avril dernier et où se côtoient The Last Dinner Party, Chappell Roan ou encore Sparks –, ses membres ont traversé une phase en demi-teinte au moment de la crise sanitaire, la formation étant encore à ses prémices. Le batteur venait de finir ses études d’infirmier, glissant à NME s’être “complètement éloigné de la scène”, quand le bassiste expliquait se sentir “tellement perdu” et la chanteuse devoir presque “réapprendre à être une artiste”.
Puis, leur EP Polyakward est sorti en 2022, sous la bannière de Nice Swan Records – lequel s’efforce de dénicher les fleurons de la scène indé et leur offrir la première impulsion de carrière –, marchant ainsi dans les pas de Sprints, Chalk, Feet ou encore Pip Blom. Dans la foulée, iels sont (enfin) parvenu·es à changer de paradigme grâce à leur prestation à Glastonbury, après avoir été sélectionné·es pour le concours des talents émergents du festival. Une victoire qui leur a “donné plus confiance en [elleux]”, s’est réjoui le batteur auprès de NME.
English Teacher, groupe à guitares 2.0
Nouvelle étape que ce Mercury Prize, qui survient alors même que cette semaine, English Teacher annonçait annuler sa prochaine tournée américaine pour des raisons de santé. Plus tôt encore, le groupe faisait état dans la presse de ses difficultés financières et du coût faramineux des déplacements liés aux concerts, les empêchant de rentrer dans leurs frais.
Sans doute ont-ils et elle désormais toutes les raisons de poursuivre sur leur lancée, en dépit des obstacles communs à de nombreux groupes indé – à l’aune des qualificatifs élogieux du jury à propos de leur album : “Un mélange lyrique gagnant de surréalisme et d’observation sociale” qui “affiche une nouvelle approche du format traditionnel du groupe à guitares”. Et de renchérir : “This Could Be Texas révèle de nouvelles profondeurs à chaque écoute ; la marque d’un futur classique.” On acquiesce.
Le groupe passera par Paris le 23 octobre (en première partie des Sprints), au Hasard Ludique.