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Сентябрь
2024

Antoine Vermorel proche du nouveau Premier ministre Michel Barnier : "Ce n'est pas l'heure du casting"

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Antoine Vermorel-Marques, vous êtes un proche du nouveau premier ministre. Depuis quand le connaissez-vous ?

Michel Barnier est en effet un ami. J'ai commencé la politique à ses côtés. Quand j'étais boursier au mérite, il m'a reçu en tant que commissaire européen à Bruxelles. J'ai travaillé pour lui quand j'étais étudiant à Sciences politiques à Paris. On a toujours été très proches. En 2021, dans le cadre de la présidence à l'élection présidentielle, il était venu à Renaison. Depuis, on est resté en contacts étroits, y compris ces derniers temps. Je l'ai encore eu au téléphone ces dernières heures.

On imagine que cette nomination d'une figure de la droite républicaine vous satisfait...

C'est à la fois une bonne nouvelle pour le territoire roannais et pour le pays. Pour notre territoire : déjà parce que c'est un secteur qu'il connaît bien, et ensuite parce que notre relation est amicale et directe. Sur certains dossiers sur lesquels j'avais un peu d'inquiétude, comme la Nationale 7, cela peut nous aider très fortement. Au niveau national, je pense que c'est une personne qui, par son passé et ses qualités, peut être celle qui débloque la situation politique du pays. On ne peut pas l'accuser d'être là pour servir son destin personnel, il ne pense pas à 2027 et n'avait rien demandé. C'est un homme d'État qui est là pour être disponible pour aider.

Notre direct suite à la nomination de Michel Barnier

À voir les fractures de l'Assemblée nationale, constituer le futur gouvernement est une mission d'équilibriste. Comment peut-il constituer une équipe qui fédère de façon large ?

C'est un énorme défi pour lui. La question que chaque parlementaire doit se poser aujourd'hui, c'est : "est-ce que j'ai été élu pour bloquer le pays ou pour trouver des solutions, y compris s'il y a une prochaine dissolution dans un an ? On n'est pas là pour être inutiles. Ce que Michel Barnier a en tête, c'est une coalition à l'allemande et à la belge.

"C'est quelqu'un de fédérateur. "

Il a été négociateur en chef pour le Brexit et, dans ce cadre, a été amené à négocier avec 28 États membres, avec des gouvernements de gauche, de droite, d'extrême-droite et d'extrême gauche. C'est quelqu'un de fédérateur et qui est aussi sur une ligne politique d'une droite sociale et populaire. Il ne faut pas oublier que, quand il a été commissaire européen, c'est lui qui a imposé aux banques et aux systèmes financiers une forme de régulation pour ne pas revivre la crise des subprimes, contre l'avis de la droite libérale. Je pense qu'il sait faire fi de son étiquette politique pour trouver des solutions quand il y a des problèmes.

Lors de votre récent échange, vous lui avez partagé votre vision de la situation, à savoir privilégier le fond et, ensuite, constituer l'équipe...

Avant de penser au casting gouvernemental et à qui va entrer au gouvernement, il faudrait en effet se mettre autour de la table - sans Macron car on est dans une logique de cohabitation -, voir comment on discute et se mettre d'accord. Une fois les accords sur les projets de loi posés (concernant le pouvoir d'achat, la sécurité, le handicap, l'agriculture... où il y a des majorités à l'assemblée), on constitue l'équipe gouvernementale pour savoir qui les portera. Il faut définir cela en priorité pour avancer, ensuite, sereinement pour le pays.

Michel Barnier a les qualités de négociateur et de fédérateur pour y parvenir. Ces méthodes, que je connais, sont toujours respectueuses des uns et des autres, et collectives.

Quel est le calendrier ?

Si on est en session ordinaire, il a un mois pour composer le gouvernement. Cela peut aller plus vite à partir du moment où le président convoque une session extraordinaire, on siège alors immédiatement. Mais si on se fie à l'esprit de la constitution, la session commence le 1er octobre.

 

Si Michel Barnier vous proposait un poste de ministre ou de secrétaire d'État, quelle serait votre réponse ?

Ce n'est pas la question aujourd'hui. Je le répète : il faut d'abord avoir le projet avant de penser au casting. Ce qui m'intéresse personnellement, c'est comment on arrive à faire grandir le Roannais et à débloquer la France. Je n'ai pas de prétentions ministérielles. Ce que je souhaite, c'est que lui réussisse et qu'on arrive à trouver des solutions. Et que, nous, localement, on réussisse grâce à ce relais qui connait notre territoire et avec lequel j'ai une amitié forte.

Propos recueillis par Aurélie Marchadier