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Сентябрь
2024

Sortie du jeu "Astro Bot": l'odyssée nippone du Français Nicolas Doucet

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Dans un grand open space au siège tokyoïte de Sony Interactive Entertainment, entre une table de ping-pong et quelques poufs et canapés, trône une grande télévision devant laquelle se réunit son équipe au complet tous les 15 jours pour tester les dernières avancées du jeu.

"Jouer ensemble est important pour maintenir la cohésion de l'équipe", a souligné le Français de 46 ans, lors d'une visite organisée fin août pour plusieurs médias dont l'AFP.

Team Asobi, son studio, a passé trois ans sur Astro Bot, jeu de plate-formes en 3D mettant en scène de nouvelles aventures de son petit robot, raconte le Français avec passion. Pour mieux faire "vivre" son jeu, il joint le geste à la parole, imitant le bruit d'un volcan en éruption ou mimant le galop d'un cheval.

Le mot "magie" revient sans cesse dans la bouche du créateur lorsqu'il présente l'univers qui mène Astro de planète en planète: "Ca vient des jeux avec lesquels j'ai grandi", sourit Nicolas Doucet.
"Contaminé" dans le Gers
Originaire d'Aignan, "un petit village" du Gers, au coeur des vignobles d'Armagnac (sud-ouest), il raconte avoir baigné très tôt dans la pop culture japonaise, comme beaucoup d'autres de "cette génération de Français qui a grandi avec le Club Dorothée".

Il y avait dans le village "un gamer qui importait ses consoles et qui nous a tous contaminés. On avait 14 ans, on jouait à des jeux tout en japonais, on ne comprenait rien, mais on les avait un ou deux ans à l'avance. Ca a cristallisé en nous cet amour du Japon", dit-il.

Voulant d'abord devenir professeur d'anglais, il s'exile à Londres où il tombe par hasard dans le monde du jeu vidéo, officiant chez Eidos, Electronic Arts ou Lego, puis chez Sony pour travailler avec le EyeToy, une caméra permettant de jouer grâce à la reconnaissance de mouvements.

"J'ai toujours baigné dans le jeu-jouet super accessible où les gens se marrent", glisse-t-il. Puis, au début des années 2010, il demande à rejoindre le siège japonais de Sony, "un rêve de gamin qui devenait réalité".

Son équipe est d'abord chargée d'explorer les applications ludiques de diverses technologies et crée notamment "Astro Bot Rescue Mission" pour le casque de réalité virtuelle PlayStation VR.

Fin 2020 sort la PlayStation 5, sur laquelle est préinstallé "Astro's PlayRoom", conçu pour exploiter à fond les capacités de sa manette.

"Astro Bot" se veut l'extension de ces premières aventures, à la vitesse supérieure: sans répit, Astro court, vole, nage, patine, escalade, fore, s'essore comme une éponge ou se transforme en souris à travers une cinquantaine de planètes aux teintes sucrées.
"Les mains dans le cambouis"
Le jeu met la technique au service de l'immersion avec le "retour haptique" présent dans la manette, une technologie également utilisée dans les smartphones, permettant notamment au joueur de "ressentir" si le personnage marche dans l'herbe, sur un sentier rocailleux ou une surface en métal.

Astro Bot multiplie également les clins d’oeil à d'autres jeux de la PlayStation, de "God of War" à "Uncharted" ou "Horizon" en préparation du trentième anniversaire à la fin de l'année de la console, et alors que des rumeurs circulent sur l'annonce prochaine d'une "PS5 Pro" aux performances améliorées.

Les effectifs de la Team Asobi ont quasiment doublé en quatre ans mais restent volontairement resserrés "pour faire en sorte que chaque personne travaille sur le jeu directement", souligne Doucet. "On veut vraiment avoir les mains dans le cambouis."

Ni structure japonaise classique ni équipe à l'occidentale, le studio compte des membres de 16 nationalités, réunissant "le meilleur des deux mondes", selon Doucet, qui dit admirer chez les développeurs japonais la "précision" de la finition.

"Faire un jeu de plate-forme au Japon a vraiment du sens, car c'est un pays où historiquement la qualité, la précision des contrôles a toujours été au top, dans les jeux d'arcade ou de baston par exemple".

"Je respecte énormément les membres de l'équipe qui ont ça dans le sang", glisse-t-il. "Parfois, je me dis +mais tu as vraiment de la chance de pouvoir faire ça+."