Qui est Julien Gossement, le nouvel colonel à la tête du groupement de gendarmerie de la Corrèze ?
Au bout du couloir de l’État-major, à la caserne de la Botte de Tulle (Corrèze), le nouveau commandant de groupement de gendarmerie a pris ses quartiers avec sobriété et une discrète sérénité. À 45 ans, le colonel Julien Gossement retrouve le terrain départemental après 3 ans passés à la direction nationale de la gendarmerie, à Issy-les-Moulineaux. Un effet de contraste mais seulement apparent, cet officier au parcours riche ayant pour habitude les changements et un goût prononcé pour toutes les branches de l’institution.
Riche parcours« Je suis né à Paris, mais du fait de la profession de mon père, j’ai beaucoup déménagé », confie l’officier, tout juste arrivé avec sa compagne, infirmière scolaire, et leurs deux enfants. D’abord formé au droit à Paris, Julien Gossement a intégré l’école des officiers de la gendarmerie de Melun en 2004. Dès la fin de sa formation, en 2006, il est affecté au commandement du peloton d’intervention de l’escadron de gendarmerie mobile de Bordeaux-Bouliac. En 2010, une nouvelle expérience se présente à lui, cette fois-ci dans une structure interministérielle à Paris. « Durant 2 ans, j’ai été aide de camp du Secrétaire général de la défense et de la sécurité nationale. Ce fut un changement complet d’univers, mais de nouvelles missions passionnantes », retrace l’officier.
Dans les bureaux des Invalides, son responsable, originaire d’Objat, lui évoque la Corrèze où il retourne régulièrement se ressourcer. « Le Secrétaire général était fils d’agriculteur corrézien et était très attaché à ces terres. » L’autre point de résonance avec le département viendra plus tard, d’un proche en charge du commandement du groupement de la Creuse. Entre-temps, Julien Gossement multiplie les nouvelles expériences au sein de l’arme. De nouveau sur le terrain, comme commandant en second de la compagnie de Hyères dans le Var, de 2012 à 2014, puis, jusqu’en 2017, au commandement de la compagnie de Montbard, en Côte-d’Or.
Habité par l’institution et la volonté de servir, conforté dans ses expériences de commandement, l’officier intègre ensuite la prestigieuse École de guerre, d’où il sort diplômé en 2018. « J’ai alors occupé le poste de conseiller du directeur de la sûreté ferroviaire à la SNCF, ce qui m’a permis de beaucoup sillonner la France, puis, à partir de 2021, ceux de chargé de projet, puis d’officier adjoint à la sous-direction de l’emploi des forces à Issy-les-Moulineaux. »
Le commandement départemental ? « Un honneur », mesure l’officier : « Nous ne sommes qu’une petite trentaine en France chaque année. » Et, satisfaction redoublée, « le département faisait partie de mes vœux. Je suis très heureux d’être ici, dans ce beau territoire à dimensions humaines », confie-t-il.
Maintenir les effortsS’il loue ici une délinquance maîtrisée, le colonel Gossement dit l’importance de maintenir les efforts sur plusieurs fronts. Les violences intrafamiliales, les stupéfiants et l’insécurité routière, qui demeurent des priorités, mais aussi la lutte contre les atteintes aux biens. « Je m’approprie le territoire, mais j’ai déjà en tête que nous allons devoir mettre en place des outils notamment pour faire face à cette problématique, actuellement très présente sur le bassin de Brive. » Pour l’ensemble des missions de la gendarmerie, le nouveau commandant de groupement veut allier proximité avec les populations, « ADN du gendarme », et sens de l’écoute des quelque 400 militaires qu’il dirige. « Être un chef militaire, c’est être aussi à la disposition de mes effectifs, leur donner les moyens de travailler. »
Julien Bachellerie