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Сентябрь
2024

Devenu un enjeu de campagne, US Steel menace d'un plan social si son rachat capote

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US Steel a indiqué, dans un communiqué, que sans cette prise de contrôle, il renoncerait à des investissements massifs de modernisation de ses sites de Mon Valley Works (Pennsylvanie) et Gary Works (Indiana).

Fin août, l'entreprise de Pittsburgh (Pennsylvanie) s'était engagée à ajouter 1,3 milliard de dollars à l'enveloppe promise pour ce plan d'investissement dans le cadre du rachat par Nippon Steel, soit 2,7 milliards au total.

"Si US Steel devait poursuivre seul", sans s'unir à Nippon Steel, la société "ne prendrait pas les mêmes engagements", a prévenu la direction de cet ancien géant du capitalisme américain, descendant de l'empire de l'entrepreneur Andrew Carnegie.

Lundi, la candidate démocrate à la présidentielle Kamala Harris a affirmé, lors d'une réunion de campagne, vouloir maintenir l'aciériste sous contrôle américain.

Le président américain Joe Biden, avait déjà dit, à plusieurs reprises, vouloir bloquer cette acquisition, annoncée en décembre dernier pour un montant de 14 milliards de dollars, mais suspendue faute d'autorisation des régulateurs.

Selon le Washington Post, le chef de l'Etat s'apprête à bloquer formellement la transaction.

Sollicitée par l'AFP, la Maison-Blanche a indiqué mercredi que le rapport de la Commission aux investissements étrangers aux Etats-Unis (CFIUS), chargée d'examiner le dossier, n'avait pas encore transmis ses conclusions à Joe Biden. "C'est la prochaine étape", a expliqué un responsable.

Le candidat républicain Donald Trump a, lui, promis de s'opposer à cette opération en cas d'élection.

Le sujet est très sensible, car la Pennsylvanie est un Etat clé pour la présidentielle américaine.

En 2020, Joe Biden y avait arraché la victoire avec seulement 80.000 voix d'avance sur Donald Trump, sur un total de près de 7 millions de suffrages exprimés.

Quatre an plus tôt, le promoteur immobilier l'avait emporté sur Hillary Clinton avec une marge encore plus restreinte d'environ 44.000 voix.
"Des milliers d'emplois"
US Steel a annoncé mercredi qu'un rassemblement de salariés aurait lieu le jour même au siège de l'aciériste en soutien au projet de reprise par Nippon Steel.

Le syndicat des métallos USW (United Steelworkers) a qualifié cette annonce de "pathétique".

"Cette fusion hypothèquerait l'avenir des travailleurs", a affirmé l'USW, qui est opposé à l'acquisition par Nippon Steel, par crainte d'une casse sociale, même si le groupe japonais s'est engagé à maintenir l'emploi.

"Sans la transaction avec Nippon Steel, US Steel se séparerait, pour l'essentiel, de ses hauts-fourneaux, mettant en danger des milliers d'emplois syndiqués et bien payés", a martelé de son côté le groupe.

L'impossibilité éventuelle de réaliser la fusion entre les deux aciéristes "poserait sérieusement la question du maintien du siège à Pittsburgh", a ajouté l'entreprise.

Mardi, Nippon Steel a, une nouvelle fois, tenté de rassurer gouvernement américain et syndicat en affirmant qu'après son rachat, US Steel demeurerait "une entreprise américaine", avec une majorité de citoyens américains au conseil d'administration.

Le projet de reprise a déjà été accepté par le conseil d'administration et les actionnaires d'US Steel.

Avant l'entrée en scène de Nippon Steel, US Steel avait rejeté une offre de son concurrent américain Cleveland-Cliffs, qui voulait former un acteur capable de peser sur la scène mondiale, ultra-dominée par des entreprises asiatiques, chinoises en particulier.

Cette proposition avait reçu l'aval du syndicat USW.

US Steel est considéré comme une cible attractive car il a déjà réalisé un plan d'investissement pour s'équiper en fours dits à arc électrique.

Cette technologie est moins coûteuse et moins nocive pour l'environnement que celle des hauts-fourneaux traditionnels, car elle utilise de l'électricité plutôt que du charbon.

Il a ouvert deux sites, l'un à Farfield (Alabama) en 2020, l'autre Osceola (Arkansas) en 2023, qui utilisent l'arc électrique.

Ils se trouvent tous deux dans des régions où l'implantation des syndicats est faible. Leurs personnels ne sont pas rattachés à l'USW.