Cathay Pacific prévoit un retour à la normale d'ici à samedi, après la réparation de ses Airbus A350
Les "conduites de carburant au niveau du moteur" de "15 avions" nécessitent un remplacement et, "parmi eux, six ont déjà connu des réparations réussies", a affirmé l'entreprise mercredi dans un communiqué.
Les neufs appareils restants vont eux aussi être réparés et devraient reprendre du service "d'ici à samedi", a ajouté Cathay Pacific.
Les moteurs concernés sont des Rolls-Royce Trent XWB-97, qui équipent les A350-1000, la version la plus grande du long-courrier vedette d'Airbus, selon le motoriste britannique qui fournit aussi le Trent XWB-94 monté sur l'A350-900.
Un total de 90 vols ont été annulés entre lundi et samedi, en particulier des liaisons avec Singapour, Taipei, Tokyo et Bangkok, a ajouté Cathay.
La société avait déclaré en début de semaine avoir identifié "une défaillance d'un composant du moteur", affirmant que "ce composant est le premier de ce type à subir une telle panne sur un A350 dans le monde".
Cathay Pacific, l'un des plus grands utilisateurs mondiaux d'avions A350, a immobilisé les 48 appareils de ce type au sein de sa flotte après qu'un avion à destination de Zurich a été contraint de rebrousser chemin vers Hong Kong lundi.
Qatar Airways, le plus important opérateur d'A350-1000, a indiqué n'avoir pas relevé d'impact sur ses opérations jusqu'à présent tout en surveillant la situation.
Plusieurs compagnies asiatiques ont de leur côté contrôlé leurs flottes d'A350-900 et A350-1000.
Japan Airlines a confirmé que trois de ses A350 ne présentaient aucun problème, et que deux autres étaient examinés mercredi.
Un porte-parole de Thai Airways a indiqué qu'aucune anomalie n'avait été découverte pendant les vérifications de 23 Airbus A350 de la compagnie, effectuées depuis l'incident de lundi.
Singapore Airlines a précisé inspecter "par précaution" les moteurs des A350-900 de sa flotte, sans que ses vols soient affectés.
"Mauvais signe"
En Europe, Air France, qui utilise des modèles A350-900, a indiqué être en contact avec Airbus et Rolls-Royce. Les deux sociétés "n'ont ni conseillé ni demandé aux compagnies aériennes de procéder à des vérifications", a déclaré la compagnie française.
Airbus et Rolls-Royce n'ont pas souhaité faire de commentaire, affirmant que les examens en cours les en empêchaient. Airbus a dit travailler "en étroite collaboration avec Rolls-Royce et Cathay Pacific".
Le groupe français Dubreuil, propriétaire des compagnies Air Caraïbes et French Bee exploitant majoritairement des A350 dont cinq en version 1000, des long-courriers pouvant franchir jusqu'à 16.000 km par vol, a souligné qu'"à date aucun retour ni action n'ont été requis sur les avions en service au sein des compagnies", qui n'ont relevé "aucun incident moteur de ce type".
Le département de l'aviation civile de Hong Kong a indiqué mercredi qu'il avait contacté l'Agence de sécurité aérienne de l'Union européenne (AESA) et d'autres autorités aéronautiques du secteur pour les informer de cette affaire.
Mais l'AESA n'avait pas diffusé d'information spécifique aux moteurs équipant l'A350 mercredi en fin d'après-midi, et n'a pas répondu dans l'immédiat aux sollicitations de l'AFP à ce sujet.
Terence Fan, expert en aviation à l'Université de gestion de Singapour, a souligné que les "conduites de carburant au niveau du moteur" pouvaient affecter le flux de carburant, ce qui est "d'une importance cruciale". "On ne voudrait certainement pas que la même chose se produise dans deux des deux moteurs d'un même avion en plein vol", a-t-il déclaré à l'AFP.
M. Fan a remarqué qu'un problème mécanique pouvait être résolu rapidement en remplaçant des pièces, mais estimé que c'était un "mauvais signe" que ce problème ait concerné un tiers de la flotte A350 de Cathay.
En novembre dernier, le directeur général de la compagnie Emirates, Tim Clark, avait fait part de son inquiétude quant à la longévité des moteurs de l'A350.
Rolls-Royce a défendu les Trent XWB-97 et affirmé prendre des mesures pour améliorer leur durabilité.
Shukor Yusof, analyste chez Endau Analytics, société de conseil basée à Singapour, a déclaré à l'AFP que cette affaire affecterait probablement les résultats financiers de Cathay.