Il y a 23 selfs collaboratifs dans les collèges du Puy-de-Dôme : savez-vous ce que c'est ?
Oubliez la cantoche ! Les petits pois qui volent et les petits-suisses filous. L’heure est désormais au self collaboratif dans les collèges du Puy-de-Dôme.
Le 23e vient d’ouvrir au collège Molière à Beaumont. Un investissement de 770.000 €, pour agrandir la salle de restauration et installer les nouveaux îlots de ce self, qui entre dans le cadre du plan Marshall des collèges du Conseil départemental du Puy-de-Dôme : 146 M€ investis de 2022 à 2030 dans les 56 collèges publics (notre édition du 3 septembre).
Un dispositif qui fait écoleEt dans cette thématique "restauration", quatre autres selfs collaboratifs vont ouvrir dans les prochains mois à Michel-de-l’Hospital, à Riom puis un peu plus tard à Saint-Gervais-d’Auvergne et Brassac-les-Mines.
De quoi fêter dignement les dix ans de cette expérience "qui fait des envieux et l’on vient nous voir de loin pour prendre des idées", reconnaît Lionel Chauvin, le président du Département.
Mais qu’est-ce donc qu’un self collaboratif ?
"Le premier est né en 2015 au collège La Charme. Je me suis inspiré de ce qui se faisait dans des entreprises privées", détaille Stéphane Bazoud, formateur coordonnateur de la restauration scolaire au Conseil départemental.
Stéphane Bazoud, formateur coordonnateur de la restauration scolaire au Conseil départemental.
Il vise plusieurs objectifs : rationaliser les coûts, éviter le gaspillage alimentaire, favoriser la filière courte pour l’approvisionnement, responsabiliser et autonomiser les élèves. "Mieux manger, mieux acheter, moins jeter", résume-t-il.
Tout est calculé. D’un self linéaire bruyant, lent, produisant beaucoup de déchets, "on passe à un système d’îlots plus fluides où l’élève gère ses portions et termine ses entrées avant d'aller chercher son plat chaud". Les entrées, justement, un choix de quatre à six plats, sont à volonté, mais l’assiette doit être vidée (et donc mangée) pour pouvoir aller se servir en plat chaud. Autrefois parent pauvre du self scolaire, parce que délaissée au profit du plat chaud servi en même temps, le fait de séquencer ainsi a multiplié par deux et demi la consommation d’entrées. À commencer par la salade verte ! Pile dans nos cinq fruits et cinq légumes par jour...
Une ambiance restaurantLe tout "dans une ambiance qui ressemble plus à un restaurant qu’à une cantine", sourit Stéphane Bazoud, dans ce nouvel équipement également traité pour limiter les nuisances sonores.
À Molière, "sur 547 élèves, 456 sont demi-pensionnaires, des jeunes affamés en pleine croissance !", plaisante Anne Eberlé, la principale de l’établissement. C’est dire l’importance de "ce très bel outil de travail", insiste-t-elle.
Sans compter que "les restaurants scolaires disent plus que ce que l’on a dans l’assiette", note de son côté Laurence Amy, directrice académique adjointe, pointant des valeurs de responsabilité, de partage et soulignant l’intérêt "d’une pause méridienne de qualité pour améliorer les apprentissages scolaires".
Combien d'élèves à la rentrée dans l'académie de Clermont-Ferrand ?
A fortiori dans un environnement scolaire rénové. "Ce collège Molière a été construit en 1986. Depuis 2017, nous n’avons eu de cesse de l’améliorer", a souligné Jean-Paul Cuzin, maire de Beaumont et premier vice-président du Conseil départemental. À Molière, sur 547 élèves, 456 sont demi-pensionnaires D’autant que, depuis 2018, ce collège accueille les élèves de Saint-Genès-Champanelle. 160 cette année. Majoritairement demi-pensionnaires. Qui ont découvert, hier, cette toute nouvelle cantoche du XXe siècle !
L’inauguration s’est déroulée mardi 3 septembre en présence, notamment, de Lionel Chauvin, président du Conseil départemental, Jean-Paul Vicat, secrétaire général de la préfecture, Laurence Amy, directrice académique adjointe, Jean-Paul Cuzin, premier vice-président du Conseil départemental et maire de Beaumont, Marion Canalès, sénatrice du Puy-de-Dôme.
Cécile BergougnouxPhotos Fred Marquet